Établies à Briec (Finistère) depuis 1872, elles ont œuvré dans le domaine scolaire, pastoral, social et médical. Aujourd’hui, elles se retirent, léguant leur ouvrage.
Au premier étage du bâtiment de l’école Sainte-Anne, à Briec (Finistère) sœur Henri et sœur Marie-Pierre achèvent les tâches qui indiquent un départ imminent : courrier, rangement et, bientôt, valises. Elles seront les dernières religieuses à aller et venir de l’école au centre-bourg, en passant, de temps à autre
, chez la voisine Marie-Claire.
" Redoutable au Scrabble "
« Sœur Henri est redoutable au Scrabble », plaisante Marie-Claire, regrettant de ne plus voir bientôt leurs fenêtres éclairées et de ne plus goûter leurs pâtisseries. Toutes deux sœurs missionnaires, elles avaient rejoint Briec après les années de mission effectuées en Afrique et Madagascar. « Je garde en mémoire mes 54 années passées au Sénégal, la création des orphelinats, des écoles, des dispensaires et des associations comme la Colonne du cœur », fait savoir sœur Marie-Pierre.
Enseignante, maîtrisant le portugais et l’anglais, sœur Henri a fait halte en Angola, au Congo Brazzaville, au Sénégal, en Guinée Bissau, au Mozambique et à Madagascar. Les troubles vécus ici et là n’ont terni ni leur foi ni leur confiance.
Une école pour les filles
La communauté des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny a été fondée à Briec le 8 septembre 1872, à la demande du curé, l’abbé Jean Marzin. « Il y avait une petite école paroissiale fréquentée par près de 80 filles, dont une quarantaine d’internes », indiquent les sœurs.
En 1945, se greffent sur l’école élémentaire Sainte-Anne un cours ménager et un cours complémentaire, supprimés en 1969, l’année où la mixité s’établit à l’école primaire. Aujourd’hui, l’école, sous la direction de Magali Inizan, reçoit 235 élèves.
Pour les personnes isolées et les malades
Parallèlement à l’enseignement, la communauté agit également auprès des personnes isolées et des malades. En 1951, les sœurs infirmières reçoivent dans un petit local restauré en dispensaire. Il est qualifié en centre de soins infirmiers en 1979.
La création d’un cadre associatif permet d’associer des laïcs et d’y adjoindre, depuis 2002, un Ssiad (service de soins à domicile). « L’association des deux centres est présidée par sœur Claude Marie, le directeur étant Alain Moal », précisent les sœurs, notant avec un léger pincement au cœur : « Même si la communauté se retire, les œuvres continuent. ».