« L’Église “en sortie” est une Église aux portes ouvertes.[…] Un des signes concrets de cette ouverture est d’avoir partout des églises avec les portes ouvertes… » [1]
Garder ouvertes les portes de nos églises, tel est l’un des défis que nous adresse le pape François. C’est une manière de vivre cette sollicitation que nous adressent d’autres personnes et organismes, selon l’intérêt culturel et touristique des édifices, comme signe concret d’une Eglise « en sortie ».
Nous sommes fiers dans notre diocèse d’être héritiers d’un patrimoine religieux extraordinaire, cathédrales, enclos paroissiaux et sanctuaires ou simples chapelles, « ces granges à Dieu, ces métaieries du Christ,…, comme il est doux d’y murmurer quelques paroles de grâce quand souffle dehors le grand vent fou du Finistère. » [2]. Xavier Grall ne parlait pas d’Eglise en sortie, mais se faisait précurseur de François : « Une église fermée, c’est un cœur qui se refuse. » [3]
Garder nos églises ouvertes, suppose travailler en partenariat avec les organismes et associations qui œuvrent à rendre disponibles, pour les visiteurs, nos retables et vitraux ; municipalités, offices de tourisme, SPREV, associations de chapelles… la liste est exhaustive, et nous ne remercierons jamais suffisamment celles et ceux qui consacrent de leur temps et de leur énergie à cette mission. Les finalités sont diverses, aussi il est de notre responsabilité pastorale de favoriser une découverte non seulement culturelle mais aussi spirituelle de ces lieux.
Garder nos églises ouvertes c’est prendre et assumer un risque, de vol ou de dégradation de toute sorte. Nous avons déjà effectué une prévention remarquable il y a quelques années, à la demande de la Gendarmerie Nationale, en répertoriant nos trésors !
Garder nos églises ouvertes, c’est régulièrement porter le regard neuf de celui qui franchit le seuil pour la première fois. Sans cela, nous ne voyons plus les balais qui encombrent le baptistère, l’empilement de chaises qui ne serviront plus ou encore l’affiche démesurée sollicitant les dons, vraiment pas à la bonne place !
Mais garder nos églises ouvertes, c’est aussi préserver ce pourquoi nos anciens les ont bâties ; non des écomusées du religieux ou des galeries pour le temps d’un été, mais un lieu qui propose une rencontre. C’est chercher à préserver un espace de prière, de silence habité. Je garde en mémoire la réflexion des jeunes libanais accueillis à Quimper lors des JMJ de 1997. « Chez nous, les musulmans vont à la mosquée, les chrétiens à l’église. On n’y vas pas pour visiter, on y va pour prier »
Christian Le Borgne
Curé de la paroisse Sainte Anne-Châteaulin
[1] Pape François, « La joie de l’Evangile », §§46-47.
[2] Xavier Grall, « l’Inconnu me dévore », Terre de brume, 2011, p35-36