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Chemins de mort, chemin de vie

 
 Arcabas, la femme adultère,1953, Saint-Hugues de Chartreuse
 
 
      Un figuier stérile, un fils prodigue, une femme adultère, autant de situations qui demandent raisonnablement une condamnation unanime. Et pourtant, en deux paraboles et une confrontation concrète, le Christ répond par une invitation au pardon, à la confiance. Nul ne peut être enfermé dans un passé de déshérence, de mort.
 
Le mal ne peut être accepté : l’ouvrier reconnaît que son figuier est stérile, le fils prodigue reconnaît qu’il a péché envers son père, et Jésus ne nie pas la faute de la femme adultère, pas moins que les péchés de ceux qui réclament la lapidation. Mais pour lui, il y a un mal plus grand, celui d’ajouter la mort au mal. Et d’avoir, face à ses situations, un cœur qui engendre la mort.
Au contraire, il ouvre un chemin de vie et de résurrection dans ces lieux de perditions :
Le Seigneur dit :
« Ne faites plus mémoire des événements passés,
ne songez plus aux choses d’autrefois.
Voici que je fais une chose nouvelle :
elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ?
Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert,
des fleuves dans les lieux arides.
(Is 43, 16-21)

Ne plus faire mémoire ne signifie pas oublier le mal commis, un mémorial est bien plus qu’un souvenir. Ne plus faire mémoire veut dire qu’aujourd’hui, malgré le péché d’hier, peut s’écrire une page nouvelle pour un lendemain de réconciliation. Sortir des vieilles ornières, cesser de ressasser ce dont on a assez !
Au contraire, faire mémoire, c’est se rappeler qu’au-delà de la faute commise, de la stérilité d’un désert aride, le Seigneur peut susciter une vie nouvelle.

Nous allons dans quelques jours célébrer la Passion du Christ.
C’est  lui qui se met à même le sol au risque d'être lapidé,
c’est lui qui sera comme un fruit cloué à l’arbre mort de la croix,
c’est lui qui sera à l'origine du cri de joie du Père, dans la nuit de Pâques
« Mon Fils était mort, il est revenu à la vie »

Point de prodigue sans pardon qui le cherche,
Nul n’est trop loin pour Dieu;
Viennent les larmes où le fils renaît,
Joie du retour au Père.

Point de blessure que sa main ne guérisse,
Rien n’est perdu pour Dieu;
Vienne la grâce où la vie reprend,
Flamme jaillie des cendres.

Point de ténèbres sans espoir de lumière,
Rien n’est fini pour Dieu;
Vienne l’aurore où l’amour surgit,
Chant d’un matin de Pâques.

 

CFC (s. Marie-Pierre)
©CNPL

 
Christian Le Borgne, curé