La Troménie avec le Pape François

Troménie de Locronan
Les 12 stations

 

1ère station St Eutrope

 

Jean 1, 1-8

 

01 AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.

02 Il était au commencement auprès de Dieu.

03 C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.

04 En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;

05 la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

06 Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.

07 Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.

08 Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

09 Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.

10 Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.

11 Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.

13 Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.

14 Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

15 Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. »

16 Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ;

17 car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

18 Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

 

Dans ces paroles, qui ne finissent jamais de nous étonner, il y a tout le christianisme ! Dieu s’est fait mortel, fragile comme nous, il a partagé notre condition humaine, excepté le péché, mais il a pris sur lui les nôtres, comme s’ils étaient les siens. Il est entré dans notre histoire, il est devenu pleinement Dieu-avec-nous ! La naissance de Jésus nous montre alors que Dieu a voulu s’unir à chaque homme et à chaque femme, à chacun de nous, pour nous communiquer sa vie et sa joie. […]
 Dans le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu, il y a aussi un aspect lié à la liberté humaine, à la liberté de chacun de nous. En effet, le Verbe de Dieu plante sa tente parmi nous, pécheurs ayant besoin de miséricorde. Et nous devrions tous nous hâter pour recevoir la grâce qu’Il nous offre.
En revanche, poursuit l’Évangile de saint Jean, « les siens ne l’ont pas accueilli » (v. 11). Nous aussi nous le refusons très souvent, nous préférons rester dans la fermeture de nos erreurs et dans l’angoisse de nos péchés. Mais Jésus ne renonce pas et ne cesse pas de s’offrir lui-même, ainsi que sa grâce qui nous sauve ! Jésus est patient, Jésus sait attendre, il nous attend toujours. C’est un message d’espérance, un message de salut, ancien et toujours nouveau. Et nous sommes toujours appelés à témoigner avec joie de ce message de l’Évangile de la vie, de l’Évangile de la lumière, de l’espérance et de l’amour. Car le message de Jésus est celui-ci: vie, lumière, espérance, amour.

PAPE FRANÇOIS, ANGÉLUS, Place Saint-Pierre, Dimanche 5 janvier 2014


2ème station Ecce Homo   (Croix de mission)

Jean 3, 13-17  

13 (Car) nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme.

14 De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,

15 afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.

16 Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.

17 Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.


Jésus même est le modèle de ce choix évangélique qui nous introduit au cœur du peuple. Quel bien cela nous fait de le voir proche de tous ! Quand il parlait avec une personne, il la regardait dans les yeux avec une attention profonde pleine d’amour : « Jésus fixa sur lui son regard et l’aima » (Mc 10, 21). Nous le voyons accessible, quand il s’approche de l’aveugle au bord du chemin (cf. Mc 10, 46-52), et quand il mange et boit avec les pécheurs (cf. Mc 2, 16), sans se préoccuper d’être traité de glouton et d’ivrogne (cf. Mt 11, 19). Nous le voyons disponible quand il laisse une prostituée lui oindre les pieds (cf. Lc 7, 36-50) ou quand il accueille de nuit Nicodème (cf. Jn 3, 1-15). Le don de Jésus sur la croix n’est autre que le sommet de ce style qui a marqué toute sa vie. Séduits par ce modèle, nous voulons nous intégrer profondément dans la société, partager la vie de tous et écouter leurs inquiétudes, collaborer matériellement et spirituellement avec eux dans leurs nécessités, nous réjouir avec ceux qui sont joyeux, pleurer avec ceux qui pleurent et nous engager pour la construction d’un monde nouveau, coude à coude avec les autres. Toutefois, non pas comme une obligation, comme un poids qui nous épuise, mais comme un choix personnel qui nous remplit de joie et nous donne une identité.
Pape François, « La joie de l’Evangile » §269


3ème station Saint Germain et Saint Even   (rue du prieuré)

Jean 15, 26-27 ; 16, 1-4  

26 Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.

27 Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement.

01 Je vous parle ainsi, pour que vous ne soyez pas scandalisés.

02 On vous exclura des assemblées. Bien plus, l’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront qu’ils rendent un culte à Dieu.

03 Ils feront cela, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi.

04 Eh bien, voici pourquoi je vous dis cela : quand l’heure sera venue, vous vous souviendrez que je vous l’avais dit. Je ne vous l’ai pas dit dès le commencement, parce que j’étais avec vous.

l’évangélisation demande d’avoir présent l’horizon, d’adopter les processus possibles et les larges chemins. Le Seigneur lui-même en sa vie terrestre a fait comprendre de nombreuses fois à ses disciples qu’il y avait des choses qu’ils ne pouvaient pas comprendre maintenant, et qu’il était nécessaire d’attendre l’Esprit Saint (cf. Jn 16, 12-13). La parabole du grain et de l’ivraie (cf. Mt 13, 24-30) décrit un aspect important de l’évangélisation qui consiste à montrer comment l’ennemi peut occuper l’espace du Royaume et endommager avec l’ivraie, mais il est vaincu par la bonté du grain qui se manifeste en son temps.

Pape François, « La joie de l’Evangile » §225


4ème station Sainte Anne la Palud  

Matthieu, 17,1-9

01 Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne.

02 Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.

03 Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui.

04 Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »

05 Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »

06 Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte.

07 Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! »

08 Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul.

09 En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

 

De cet épisode de la Transfiguration je voudrais souligner deux éléments significatifs, que je synthétise en deux mots : montée et descente. Nous avons besoin d’aller à l’écart, de monter sur la montagne dans un espace de silence, pour nous trouver nous-mêmes et mieux percevoir la voix du Seigneur. C’est ce que nous faisons dans la prière. Mais nous ne pouvons pas rester là ! La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse à nouveau à « descendre de la montagne » et à retourner en bas, dans la plaine, où nous rencontrons tant de frères qui ploient sous les peines, les maladies, les injustices, l’ignorance, la pauvreté matérielle et spirituelle. À ces frères qui sont en difficulté, nous sommes appelés à apporter les fruits de l’expérience que nous avons faite avec Dieu, en partageant la grâce reçue. Et cela est curieux. Quand nous entendons la Parole de Jésus, que nous écoutons la Parole de Jésus et que nous l’avons dans le cœur, cette Parole grandit. Savez-vous comment elle grandit ? En la donnant à l’autre ! La Parole du Christ grandit en nous quand nous la proclamons, quand nous la donnons aux autres ! Et c’est cela la vie chrétienne. C’est une mission pour toute l’Église, pour tous les baptisés, pour nous tous : écouter Jésus et l’offrir aux autres.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS Place Saint-Pierre
2e Dimanche de Carême, 16 mars 2014


5ème station Notre Dame de Bonne Nouvelle  

Jean, 14, 23-21

23  « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.

24 Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.

25 Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ;

26 mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

27 Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.

28 Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.

29 Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.

30 Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car il vient, le prince du monde. Certes, sur moi il n’a aucune prise,

31 mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé.


Le Christ a tout unifié en lui : le ciel et la terre, Dieu et l’homme, le temps et l’éternité, la chair et l’esprit, la personne et la société. Le signe distinctif de cette unité et de cette réconciliation de tout en lui est la paix : Le Christ « est notre paix » (Ep 2, 14). L’annonce de l’Évangile commence toujours avec le salut de paix, et à tout moment la paix couronne les relations entre les disciples et leur donne cohésion. La paix est possible parce que le Seigneur a vaincu le monde, avec ses conflits permanents « faisant la paix par le sang de sa croix » (Col 1, 20). Mais si nous allons au fond de ces textes bibliques, nous découvrirons que le premier domaine où nous sommes appelés à conquérir cette pacification dans les différences, c’est notre propre intériorité, notre propre vie toujours menacée par la dispersion. Avec des cœurs brisés en mille morceaux, il sera difficile de construire une authentique paix sociale.

Pape François, « La joie de l’Evangile » §229


6ème station Saint Milliau et Saint Michel  

Matthieu, 18,1-10

01 Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? »

02 Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux,

03 et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

04 Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.

05 Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi.

06 Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer.

07 Malheureux le monde à cause des scandales ! Il est inévitable qu’arrivent les scandales ; cependant, malheureux celui par qui le scandale arrive !

08 Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie éternelle manchot ou estropié, que d’être jeté avec tes deux mains ou tes deux pieds dans le feu éternel.

09 Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans la vie éternelle, que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne de feu.

10 Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.

 

 

LETTRE DU PAPE FRANÇOIS AU PEUPLE DE DIEU

Il est essentiel que, comme Eglise, nous puissions reconnaitre et condamner avec douleur et honte les atrocités commises par des personnes consacrées, par des membres du clergé, mais aussi par tous ceux qui ont la mission de veiller sur les plus vulnérables et de les protéger. Demandons pardon pour nos propres péchés et pour ceux des autres. La conscience du péché nous aide à reconnaitre les erreurs, les méfaits et les blessures générés dans le passé et nous donne de nous ouvrir et de nous engager davantage pour le présent sur le chemin d’une conversion renouvelée.
En même temps, la pénitence et la prière nous aideront à sensibiliser nos yeux et notre cœur à la souffrance de l’autre et à vaincre l’appétit de domination et de possession, très souvent à l’origine de ces maux. Que le jeûne et la prière ouvrent nos oreilles à la douleur silencieuse des enfants, des jeunes et des personnes handicapées. Que le jeûne nous donne faim et soif de justice et nous pousse à marcher dans la vérité en soutenant toutes les médiations judiciaires qui sont nécessaires. Un jeûne qui nous secoue et nous fasse nous engager dans la vérité et dans la charité envers tous les hommes de bonne volonté et envers la société en général, afin de lutter contre tout type d’abus sexuel, d’abus de pouvoir et de conscience.

 

 

 


 

7ème station Saint Jean l’Evangéliste  

Jean 15 12-16

12 Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

13 Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

14 Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.

15 Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.

16 Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.

Demandons au Seigneur de nous faire comprendre la loi de l’amour. Qu’il est bon de posséder cette loi ! Comme cela nous fait du bien de nous aimer les uns les autres au-delà de tout ! Oui, au-delà de tout ! À chacun de nous est adressée l’exhortation paulinienne : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien » (Rm 12, 21). Et aussi : « Ne nous lassons pas de faire le bien » (Ga 6, 9). Nous avons tous des sympathies et des antipathies, et peut-être justement en ce moment sommes-nous fâchés contre quelqu’un. Disons au moins au Seigneur : “Seigneur, je suis fâché contre celui-ci ou celle-là. Je te prie pour lui et pour elle”. Prier pour la personne contre laquelle nous sommes irrités c’est un beau pas vers l’amour, et c’est un acte d’évangélisation. Faisons-le aujourd’hui ! Ne nous laissons pas voler l’idéal de l’amour fraternel !

Pape François, « La joie de l’Evangile » §101


8ème station Saint Gwénolé

Matthieu 16 24-27

24 Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.

25 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera.

26 Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?

27 Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite.

« Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux ».

90. Jésus lui-même souligne que ce chemin va à contrecourant, au point de nous transformer en sujets qui interpellent la société par leur vie, en personnes qui dérangent. Jésus rappelle combien de personnes sont persécutées et ont été persécutées simplement pour avoir lutté pour la justice, pour avoir vécu leurs engagements envers Dieu et envers les autres. Si nous ne voulons pas sombrer dans une obscure médiocrité, ne recherchons pas une vie confortable, car « qui veut […] sauver sa vie la perdra » (Mt 16, 25).

91. Pour vivre l’Évangile, on ne peut pas s’attendre à ce que tout autour de nous soit favorable, parce que souvent les ambitions du pouvoir et les intérêts mondains jouent contre nous. […]

93.. Un saint n’est pas quelqu’un de bizarre, de distant, qui se rend insupportable par sa vanité, sa négativité et ses rancœurs. Les Apôtres du Christ n’étaient pas ainsi. Le livre des Actes rapporte avec insistance que ceux-ci jouissaient de la sympathie « de tout le peuple », tandis que certaines autorités les harcelaient et les persécutaient.

94. Les persécutions ne sont pas une réalité du passé, parce qu’aujourd’hui également, nous en subissons, que ce soit d’une manière sanglante, comme tant de martyrs contemporains, ou d’une façon plus subtile, à travers des calomnies et des mensonges. Jésus dit d’être heureux quand « on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie » (Mt 5, 11). D’autres fois, il s’agit de moqueries qui cherchent à défigurer notre foi et à nous faire passer pour des êtres ridicules.

Accepter chaque jour le chemin de l’Évangile même s’il nous crée des problèmes, c’est cela la sainteté !

Pape François, « La Joie de la sainteté »


 

 

9ème station Saint Ouen  

Luc 6 17-23

17 Jésus descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon.

18 Ils étaient venus l’entendre et se faire guérir de leurs maladies ; ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs retrouvaient la santé.

19 Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous.

20 Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous.

21 Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.

22 Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme.

23 Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.

63. Il peut y avoir de nombreuses théories sur ce qu’est la sainteté, d’abondantes explications et distinctions. Cette réflexion pourrait être utile, mais rien n’est plus éclairant que de revenir aux paroles de Jésus et de recueillir sa manière de transmettre la vérité. Jésus a expliqué avec grande simplicité ce que veut dire être saint, et il l’a fait quand il nous a enseigné les. Elles sont comme la carte d’identité du chrétien. Donc, si quelqu’un d’entre nous se pose cette question, “comment fait-on pour parvenir à être un bon chrétien ?”, la réponse est simple : il faut mettre en œuvre, chacun à sa manière, ce que Jésus déclare dans le sermon des béatitudes. À travers celles-ci se dessine le visage du Maître que nous sommes appelés à révéler dans le quotidien de nos vies.

64. Le mot “heureux” ou “bienheureux”, devient synonyme de “saint”, parce qu’il exprime le fait que la personne qui est fidèle à Dieu et qui vit sa Parole atteint, dans le don de soi, le vrai bonheur.

65. Bien que les paroles de Jésus puissent nous sembler poétiques, elles vont toutefois vraiment à contrecourant de ce qui est habituel, de ce qui se fait dans la société ; et, bien que ce message de Jésus nous attire, en réalité le monde nous mène vers un autre style de vie. Les béatitudes ne sont nullement quelque chose de léger ou de superficiel, bien au contraire ; car nous ne pouvons les vivre que si l’Esprit Saint nous envahit avec toute sa puissance et nous libère de la faiblesse de l’égoïsme, du confort, de l’orgueil.

66. Écoutons encore Jésus, avec tout l’amour et le respect que mérite le Maître. Permettons-lui de nous choquer par ses paroles, de nous provoquer, de nous interpeller en vue d’un changement réel de vie. Autrement, la sainteté ne sera qu’un mot.

Pape François, « La Joie de la sainteté »


10ème station Saint Ronan  

Matthieu 1 18-23

18 Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.

19 Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.

20 Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ;

21 elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

22 Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète :

23 Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous »

 

[…] « Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse » (Mt 1, 24). Dans ces paroles est déjà contenue la mission que Dieu confie à Joseph, celle d’être gardien. Gardien de qui ? De Marie et de Jésus ; mais c’est une garde qui s’étend ensuite à l’Église. […]

Comment Joseph exerce-t-il cette garde ? Avec discrétion, avec humilité, dans le silence, mais par une présence constante et une fidélité totale, même quand il ne comprend pas. […].

Comment Joseph vit-il sa vocation de gardien de Marie, de Jésus, de l’Église ? Dans la constante attention à Dieu, ouvert à ses signes, disponible à son projet, non pas tant au sien propre ; Et Joseph est « gardien », parce qu’il sait écouter Dieu, il se laisse guider par sa volonté, et justement pour cela il est encore plus sensible aux personnes qui lui sont confiées, il sait lire avec réalisme les événements, il est attentif à ce qui l’entoure, et il sait prendre les décisions les plus sages. En lui, chers amis, nous voyons comment on répond à la vocation de Dieu, avec disponibilité, avec promptitude, mais nous voyons aussi quel est le centre de la vocation chrétienne : le Christ ! Nous gardons le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour garder la création !

La vocation de garder, cependant, ne nous concerne pas seulement nous les chrétiens, elle a une dimension qui précède et qui est simplement humaine, elle concerne tout le monde. C’est le fait de garder la création tout entière, la beauté de la création, comme il nous est dit dans le Livre de la Genèse et comme nous l’a montré saint François d’Assise : c’est le fait d’avoir du respect pour toute créature de Dieu et pour l’environnement dans lequel nous vivons. C’est le fait de garder les gens, d’avoir soin de tous, de chaque personne, avec amour, spécialement des enfants, des personnes âgées, de celles qui sont plus fragiles et qui souvent sont dans la périphérie de notre cœur. C’est d’avoir soin l’un de l’autre dans la famille : les époux se gardent réciproquement, puis comme parents ils prennent soin des enfants et avec le temps aussi les enfants deviennent gardiens des parents. C’est le fait de vivre avec sincérité les amitiés, qui sont une garde réciproque dans la confiance, dans le respect et dans le bien. Au fond, tout est confié à la garde de l’homme, et c’est une responsabilité qui nous concerne tous. Soyez des gardiens des dons de Dieu !

[…] Et ici j’ajoute alors une remarque supplémentaire : le fait de prendre soin, de garder, demande bonté, demande d’être vécu avec tendresse. Dans les Évangiles, saint Joseph apparaît comme un homme fort, courageux, travailleur, mais dans son âme émerge une grande tendresse, qui n’est pas la vertu du faible, mais au contraire, dénote une force d’âme et une capacité d’attention, de compassion, de vraie ouverture à l’autre, d’amour. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, de la tendresse !

 

 

Homélie du Pape François en la fête de Saint Joseph 19 mars 2014


 

11ème station Saint Théleau  

Luc 12 35-40

35 Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées.

36 Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.

37 Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir.

38 S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils !

39 Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.

40 Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »

 

 

 

 

«Celui qui n’attend pas Jésus, ferme la porte à Jésus, ne le laisse pas accomplir cette œuvre de paix, de communauté, de citoyenneté; plus encore: de nom». Ce nom qui nous rappelle qui nous sommes réellement: «des fils de Dieu». C’est pourquoi «le chrétien est un homme ou une femme d’espérance», car «il sait que le Seigneur viendra». Et quand cela se produira, même si «nous ne savons pas l’heure», il ne voudra plus «nous trouver isolés, ennemis», mais comme il nous a transformés grâce à son service: «amis, voisins, en paix». C’est pourquoi il est important de se demander: «Comment est-ce que j’attends Jésus?». Mais surtout: «J’attends ou je n’attends pas» Jésus? Très souvent, en effet, nous aussi chrétiens «nous nous comportons comme des païens» et «nous vivons comme si rien ne devait arriver». Nous devons faire attention à ne pas être comme «le païen égoïste», qui agit comme si lui-même «était un dieu» et qui pense: «Je m’arrange tout seul». Celui qui agit de cette manière «finit mal, finit sans nom, sans voisinage, sans citoyenneté». Chacun de nous doit en revanche se demander: «Est-ce que je crois dans cette espérance qu’il viendra?». Et aussi: «Est-ce que j’ai le cœur ouvert, pour entendre toquer quand il frappe à la porte?».

PAPE FRANÇOIS    MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA  MAISON SAINTE-MARTHE  Mardi 21 octobre 2014


 

12ème station Saint Maurice 

Matthieu 19 27-29

27 Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre : quelle sera donc notre part ? »

28 Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : lors du renouvellement du monde, lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël.

29 Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle.

Quel sera la récompense ? ». Suivre Jésus, signifie le faire jusqu’au bout. La « sequela » (suite) du Christ ne peut pas demeurer seulement une expression culturelle. Pas plus qu’elle ne peut être une manière d’acquérir plus de pouvoir. « Oui, je te donnerai tout, avec la persécution ». Il n’est pas possible d’enlever la croix de la route de Jésus, elle y est toujours ». Le chrétien bien évidemment ne doit pas se faire de mal. « Ce n’est pas cela ; le chrétien suit Jésus par amour. L’esprit du monde ne tolère pas cela, il ne tolère pas le témoignage. Pensez à Mère Teresa , considérée comme une figure positive qui  a fait tant de belles choses pour les autres. L’esprit du monde ne dit jamais que la bienheureuse Teresa, tous les jours, pendant de nombreuses heures, était en adoration ; jamais. Il réduit l’activité chrétienne à faire le bien social. Comme si l’existence chrétienne était un vernis, une patine de christianisme. Mais l’annonce de Jésus n’est pas une patine , elle pénètre dans les os, elle va  droit au cœur ; elle va à l’intérieur et nous transforme. Et cela, l’esprit du monde ne le tolère pas ; il ne le tolère pas et c’est pourquoi les persécutions ont lieu ».

PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 28 mai 2013