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Pierre, Paul, Jean et François

L’été est là ! Pour les uns, l’été commence par la fête de la musique, pour nous chrétiens, par la fête de la saint Jean Baptiste… Un lien fort unis l’une et l’autre de ces fêtes, à savoir l’origine de la gamme « Ut ré mi fa sol la si » qui provient des premières syllabes de l’hymne latine dédiée à Jean le Baptiste « Ut queant laxis Resonare fibris, Mira gestorum, famuli tuorum, Solve polluti, labii reatum, Sancte Iohannes. » (Pour que tes serviteurs puissent chanter à pleine voix  les merveilles de ta vie, efface le péché  qui souille leurs lèvres, bienheureux Jean !)

L’été, le temps de la lumière plus forte que les ténèbres, était marqué le soir de la Saint Jean par un « tantad » un grand feu de joie qui prolongeait cette lumière au seuil de la nuit. Il me semble que les fêtes de la musique commencent en activité du jour, par des exécutions lumineuses d’oeuvres musicales classiques ou populaires, et s’achèvent en toutes sortes de choses... On sait que Jean, très sobre et austère, n'était pas au diapason du Christ, "qui boit et mange avec les pécheurs..."  Jean trouve plutôt écho chez St Paul,  "Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour… » (Rm 13, 12-13)

 

Saint Paul, que nous fêtons en même temps que Saint Pierre, ce 29 juin. Témoins du Christ, deux belles figures, totalement différentes l’une de l’autre. Deux caractères forts et entiers, ne craignant pas la controverse Les incompréhensions et les conflits sont choses courantes, y compris dans l’Eglise, Pierre et Paul en sont le signe dès la première heure. Ce qui est premier, ce n’est pas de masquer ces conflits, mais de les résoudre. Ce sera l’objet du premier concile de l’histoire, l’Assemblée de Jérusalem, relatée dans le chapitre 15 des Actes des Apôtres, pour régler les différents au sujets de l’accueil des non-juifs dans la communauté chrétienne. Et lorsque Pierre ne respecte pas les décisions prises ensemble, Paul sait le lui rappeler. «Lorsque Pierre vint à Antioche, je m'opposais à lui face à face, car il s'était mal comporté » (Galates 2,11).

 

Le Pape François, successeur de Pierre, avance à son rythme, malgré les oppositions de quelques-uns, dans la manière qui convient en Eglise de résoudre ces conflits : non pas en mettant en avant sa seule autorité comme « souverain pontife », mais usant de cette autorité pour mettre en œuvre une concertation, un travail synodal (« cheminer ensemble »).  « Le pape n’est pas seulement au-dessus de l'Église mais en son sein même comme un baptisé au milieu des baptisés et dans le collège épiscopal comme évêque au milieu des évêques, appelé en même temps comme successeur de l'apôtre Pierre à guider l'Église de Rome » (discours du 17 octobre 2015) « Cela me fait très mal de voir, comment dans certaines communautés chrétiennes, et même entre personnes consacrées, on donne de la place à diverses formes de haine, de division, de calomnie, de diffamation, de vengeance, de jalousie, de désir d’imposer ses propres idées à n’importe quel prix […] Qui voulons-nous évangéliser avec de tels comportements ? » (La joie de l’Evangile, § 100).

 

 

Contre les visions partielles, les intérêts immédiats, les nostalgies de pratiques certainement bonnes mais aujourd’hui inadaptées, les mauvaises compréhensions de ce que le Seigneur attend de nous, ce pape entend mettre en œuvre ce chemin du dialogue et de la concertation.