ACTUS PAROISSIALES  ·  24 août 2019

    Concert à Saint-Idunet

    Église comble pour le concert de pop-rock métal

     

     

     

    Du lundi 19 août au mercredi 21 août 2019, le quatuor instrumental Würm et la pianiste et professeur de piano Caroline Faget étaient en résidence à l’église de Saint-Idunet. L’événement a consisté en un concert donné mercredi soir.

    L’alliance du « frost-rock instrumental » du groupe Rennais Würm et de l’orgue, classé monument historique, a attiré les curieux, puisque l’église affichait complet.

    Les contrastes et les subtilités des morceaux ont captivé le public, faisant voyager d’atmosphères calmes et envoûtantes vers des chemins plus agressifs et dynamiques.

    Mercredi, l’église de Saint-Idunet a pris une nouvelle dimension.

    Le réalisateur-photographe Julien Posnic et une équipe de techniciens ont proposé leurs regards sur l’alliance surprenante des sonorités modernes et de l’orgue revisité en résonance dans ce lieu hors pair. Le son était assuré par l’ingénieur et technicien son Ugo Raimbault, dans ce lieu si particulier à sonoriser.

     

    Ouest France

    Concert à Saint-Idunet.

    Le public conquis

    L’église Saint-Idunet accueillait, mercredi soir, Würm, le groupe post-rock rennais d’Hugo Le Mouël, professeur à l’école de musique, et sa collègue Caroline Faget, à l’orgue. Dans cette église séculaire ont résonné, le temps d’une soirée, des timbres et des sonorités inhabituelles mais qui ont su conquérir le public.

    Hugo Le Mouël est professeur de gui­tare et autres instruments à cordes à l’école de musique, et sa collègue, Caroline Faget, y est pianiste. Mercre­di, elle avait, pour l’occasion, pris pos­session du clavier de l’orgue, construit en 1870 et restauré l’an passé. Quant à Hugo le Mouël, il était venu avec son groupe, Würm, composé de Pierre- Loup Le Mouël, guitariste et frère

    d’Hugo, à la basse, aux côtés de Vivien Le Maere, autre guitariste. Matt Atya­hu était à la batterie. L’ensemble ainsi constitué a proposé, durant une heu­re, une musique aux accents post-rock à plus de 150 spectateurs, littérale­ment « scotchés » par ce concert déca­lé en un tel lieu.

    Public sous le charme

    À part peut-être deux ou trois person­nes, sorties rapidement pour écouter le concert assis sur les marches de l’église à l’extérieur (« Sinon on va devenir sourds ! »), les spectateurs ont été largement conquis par les ora­ges de décibels succédant aux lentes ambiances sonores... Didier Delautre, président de la chorale de l’Aulne et amateur de Mozart et Bach, avoue, sous le charme, avoir été lui aussi « scotché », tant par cette musique que par l’ambiance sonore et la dispo­sition des lieux. La famille Moriez, parents et enfants, adeptes de l’école de chant et de musique, a été aussi conquise, appréciant le volume sono­re de l’église, où le son se répand et

    résonne pour le meilleur de la musi­q ue.

    « Des créations bienvenues dans nos églises »

    Même satisfaction pour Alain Jaouen, membre de l’équipe paroissiale : « L’idée de ce concert a été débattue dès le mois de mars. La décision a fait l’objet de discussions et, même si cer­tains ont eu du mal à accepter ce projet musical, qualifié même de “satani­que”, c’est une réussite. J’ai reconnu des habitués de la paroisse, mais j’ai vu aussi de nouvelles têtes... Dire que ce concert a entraîné la venue de nou­veaux fidèles serait sans doute exagé­ré... Mais cela démontre aussi une cer­taine volonté de l’église à se rapprocher de tous... ». Le mot de la fin revenait au père Christian Le Bor­gne, curé de la paroisse, qui soulignait « la qualité de ce travail de création musicale et l’ouverture de l’église vers la culture », ajoutant : « Dieu est le Grand Créateur et tout ce qui participe à la création est bienvenu dans nos églises »...

     

    Le Télégramme

    Chères Paroissiennes, chers Paroissiens,

     

    Je m'appelle Caroline FAGET, je suis professeur de piano à l'école de musique de Châteaulin et certains d'entre-vous me connaissent peut-être déjà via les aventures de mon « Piano Voyageur ».

     

    J'ai participé la semaine dernière, comme organiste, à la résidence du groupe « Würm », et je tenais, en mon nom, à remercier chacun d'entre-vous.

     

    Je suis issue d'une famille très pratiquante, et je suis consciente que certains aient pu être heurtés, bousculés par cette esthétique musicale nouvelle, dont la puissance sonore ne correspond pas à ce que l'on peut entendre habituellement dans un tel lieu. Lorsque mon collègue Hugo Le Moël (lui aussi professeur à l'école de musique) m'a proposé ce projet, je n'ai pas eu à réfléchir bien longtemps car, artistiquement et humainement, je pourrais suivre Hugo les yeux fermés.

     

    C'était aussi l'occasion pour moi de faire chanter, en toute humilité, la puissance de cet instrument magnifique, récemment restauré.

     

    Les petits mots des uns et des autres à l'issu du concert nous ont fait chaud au coeur et l'équipe que j'ai eu la chance d'accompagner est particulièrement heureuse et reconnaissante...

     

    Il était important pour moi, châteaulinoise, et particulièrement impliquée ici musicalement, de vous transmettre ces paroles.

     

    Il a fallu beaucoup de courage à la paroisse pour accepter un projet qui suscitait tant d'interrogations. Certains spectateurs n'étaient pas venus dans une église depuis longtemps, d'autres étaient surpris, séduits par la beauté du lieu...

     

    Bien sûr, le répertoire de « Würm » ne plaira pas à tout le monde mais vous lui avez donné la possibilité d'exister dans un lieu unique.

     

    Bien sûr, certains musiciens ne trouveront « pas juste » que l'on autorise une telle musique à St Idunet, alors qu'eux-mêmes font des démarches pour se produire ici... Mais, pour répondre simplement, la musique jouée mercredi dernier n'était qu'instrumentale, et l'une des motivations de ce projet était de valoriser l'orgue de l'église et son exceptionnelle acoustique.

     

    Alors, du fond du coeur, merci...

     

    Caroline Faget

     

    Le mot du curé

     

    Un concert de musique « métal » dans une église, cela peut choquer ! Il est vrai que lorsque les premiers « orgues » sont apparus dans les lieux de cultes chrétiens, on les a traités de « cornemuses du diable »…

    La commission épiscopale de la liturgie rappelle que «     L’Église se veut attentive à la culture, ce qu’elle a toujours fait et elle se veut accueillante aux associations qui la sollicitent pour la tenue de manifestations à caractère culturel. Notons qu’une association visant à « l’entretien ou la restauration d’un orgue » pourra bénéficier d’une hospitalité toute particulière.
    Ainsi, une paroisse « pour rendre service à la communauté locale quand l’église apparaît comme le seul endroit possible (en raison de sa capacité d’accueil, de son orgue, etc.) » peut répondre favorablement.

     

    Nous sommes tenus à Châteaulin de mettre en œuvre cette remarque, la commune ayant pris en charge toutes les démarches pour la restauration des orgues. Ce concert se fait en partenariat avec le service culturel de la ville et l’Ecole de musique.

     

    La commission établie sur la paroisse, sous la responsabilité de Alain Jaouen, pour donner un avis concernant les sollicitations de concert dans nos églises et chapelles m’a donné un avis favorable.

     J’ai regardé et écouté sur les réseaux sociaux ce qui était dit du groupe Würm, je n’ai rien trouvé qui soit incompatible avec le lieu.

     C’est un travail de création de musique contemporaine, pas un divertissement, mené par des professeurs de l’école de musique de Châteaulin, connus pour leur sérieux.

     

    C’est sans regret que j’ai donné mon accord pour ce projet de concert, et me réjouis de l’accueil positif de cette prestation par le public présent.

     

    Christian Le Borgne, curé