Anniversaire de la dédicace…
Nous nous rassemblons ce dimanche pour la messe de rentrée, et par la même occasion, nous fêtons la dédicace de l’église Saint Idunet. « Dédicace » ? S’agit-il de signer des autographes, comme les auteurs "dédicacent" leurs ouvrages aux lecteurs ? Pas vraiment, et cependant… La dédicace est le terme choisi dans le langage de la liturgie pour parler de la « consécration » d’une église ; dans un acte rituel, elle reçoit l’empreinte, la signature même de Dieu, le signe de la croix, au nom du Père et du Fils et du Esprit. Pour la circonstance, nous avons déposé une lumière sur chacun des douze piliers marqués du signe de la croix, en mémorial du jour de la consécration. Une église, ce n’est pas d’abord une construction de bois, de pierre ou de divers matériaux. Une église, du grec « ecclesia = assemblée », c’est le lieu ou le Peuple de Dieu est convoqué pour être rassemblé, pour qu’il y entende la Parole, qu’il y soit sanctifié par la prière et les sacrements, qu’il y soit signe de la présence de Dieu au cœur de ce monde, et aussi, comme rappel fragile dans la cité, d’une autre demeure, celle des cieux :
« Dans cette maison que tu nous as donnée, où tu accueilles le peuple qui marche vers toi,
tu nous offres un signe merveilleux de ton alliance :
Ici, tu construis pour ta gloire le temple vivant que nous sommes ;
ici tu édifies l’Eglise, ton Eglise universelle pour que se constitue le Corps du Christ ;
et cette œuvre s’achèvera en vision de bonheur dans la Jérusalem céleste… »
(prière chantée au début de la prière eucharistique, à l’occasion de l’anniversaire de la dédicace).
Avec son siècle et demi, l’église St Idunet est l’une des plus jeunes des églises de notre paroisse… mais elle porte dans l’origine du lieu où elle est élevée, et par le saint dont elle
vénère la mémoire, la marque de la toute première évangélisation de notre pays. Nous avons souhaité pour ce rassemblement de dimanche, souligner le fait que beaucoup de nos anciennes paroisses
étaient implantées sur des ermitages liés à Landevennec : Budoc (Trégarvan) Dispar (Dinéault) Idunet (Châteaulin), Coulitz, They (Lothey), Iben (Pleyben), Onna (Logonna Quimerc’h), Guénolé
(Landrevarzec, et multiples chapelles sur Briec, Edern, Loperec, Plonevez, Quemeneven,…). Rares sont les églises paroissiales qui n’ont pas une statue de Saint Guénolé ! Le sanctuaire
primitif de Sainte Anne la Palud lui-même relève de la genèse de Landévennec. Lors du sixième centenaire de l’abbaye, en 1985, pour ceux qui étaient déjà nés et pour ceux s’en souviennent, nous
avions chanté « Tous les arbres ne sont pas plantés, tous les blés ne sont pas semés, héritiers des sillons de l’histoire, soyons pour aujourd’hui, témoins et bâtisseurs ».
Héritiers, nous le sommes, témoins et bâtisseurs, c’est la tâche qui nous est confiée. En cette messe de rentrée, un signe fort marquera ce désir de continuer le travail d’annonce et
d’accueil de l’Evangile. Avant même d’entrer dans l’église, nous célébrerons le rite d’entrée en catéchuménat. Un adulte et des jeunes vont demander à être reçus dans l’Eglise en vue de recevoir
le baptême et les sacrements qui y sont liés. Permettre cet apprentissage, c’est accueillir une demande, lui permettre de murir, aidée par la découverte de la Parole de Dieu et tout
particulièrement de l’Evangile, par la prière, la conversion nécessaire aux exigences du Royaume, c'est-à-dire la vie fraternelle, le pardon, le refus de la course aux richesses… L’apprentissage
à la vie chrétienne n’est pas réservée aux enfants du catéchisme, même s’il est important de rappeler que tout enfant baptisé ne reçoit ce sacrement que si les parents ont préalablement pris
l’engagement d’inscrire par la suite l’enfant au catéchisme… Il est de mon devoir de le rappeler ! Cet apprentissage sera facilité ou au contraire contrarié, si la communauté chrétienne, et
donc chacun de ses membres, cherche à vivre sérieusement les exigences de l’Evangile…
Apprentissage… Nous avons la joie d’accueillir comme séminariste stagiaire sur la paroisse, Nicolas Poulain. Nicolas sera présent parmi nous environ un week-end sur deux. Il n’aura pas dans l’immédiat d’engagement précis, il prendra peu à peu sa place, ceci pour le premier temps de sa formation au séminaire de Rennes. Il nous est confié ; notre lieu particulier d’Eglise est pour lui terreau d’un discernement… Question que je vous pose : non seulement par l’accueil que vous allez lui réserver, mais par notre manière de vivre notre mission en Eglise au sein de notre paroisse, allons nous favoriser son désir de devenir prêtre pour le diocèse de Quimper et Léon ?
Nous bénéficierons également de la présence, à mi-temps, comme coopérateur, du Père Jean-Doret Julien. Agé de 39 ans, haïtien, prêtre de la Société des Pères de Saint Jacques, Tout en étant au service de la maison de Guiclan, pour une partie de son temps, il sera également au service de notre paroisse. Jean-Doret sera avec nous dès son arrivée en France, dans la seconde quinzaine du mois d’octobre.
Le ministère des prêtres dans l’Eglise a pour vocation de rappeler à toute communauté chrétienne qu’elle porte en
elle la marque divine, comme une dédicace. Plus qu’une association de sympathisants, à jour de leur cotisation, l’Eglise, et en son sein les paroisses, les mouvements et diverses structures
n’existent comme cellules d’Eglise que dans la mesure où elles portent en elle cette marque sacramentelle. Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l’Esprit, c’est notre dignité et aussi
l’exigence de notre vocation commune que nous fêtons en cet anniversaire de la dédicace.
Joyeux anniversaire !
Christian Le Borgne, curé