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ENTRETIEN. Hennebont. Frère Ernest Kerfourn : « On est plus heureux quand on partage ce bonheur »
Après vingt ans à Saint-Hervé, le frère Ernest Kerfourn fait ses bagages. Retour sur un itinéraire d’engagement et sur une personnalité qui aura beaucoup marqué les Hennebontais.
Le Télégramme Publié le 06 décembre 2020
À Hennebont, de nombreuses réactions à l’annonce du décès de frère Ernest, l’âme de Saint-Hervé
« Homme d’action » engagé dans de nombreuses associations à Hennebont, il était l’âme de ce lieu emblématique qu’est la Maison Saint-Hervé. À peine trois mois après l’avoir quittée, à sa fermeture, frère Ernest est décédé.
La nouvelle est tombée ce dimanche matin, à Hennebont, venant assombrir cette journée dominicale ensoleillée. À peine trois mois après avoir quitté, avec les autres frères, la Maison Saint-Hervé, Ernest Kerfourn est décédé à l’âge de 75 ans. Il était hospitalisé depuis huit jours à Quimper après qu’on lui ait découvert un cancer.
Maison ouverte aux migrants, aux jeunes…
Frère Ernest aura marqué nombre de Hennebontais, croyants ou non. Il était à lui seul l’âme de ce lieu emblématique de la ville qu’est la Maison Saint-Hervé. Il y était arrivé en 2001, après une carrière d’enseignant. Il avait notamment été directeur du juvénat de Châteaulin de 1978 à 1993. Châteaulin qu’il avait retrouvée à la fermeture de Saint-Hervé en septembre dernier. Un départ accepté mais qui avait été une blessure tant frère Ernest faisait corps avec le lieu hennebontais depuis deux décennies. C’est lui qui avait ouvert la Maison Saint-Hervé au-delà des réunions de catéchèse, y accueillant notamment les associations de migrants, s’investissant pour le bon déroulé des camps de jeunes sur le site.
Homme discret, il aimait à « porter la lumière du Christ plutôt que d’attirer les projecteurs sur lui. Il était la tolérance même, croyant en l’Homme quelles que soient ses croyances », témoignent des proches. Solidarité exilés Hennebont se dit « effondré. Il nous avait accueillis à bras ouverts. Une coopération très efficace avec l’ensemble des frères ». L’association retiendra trois choses : « Son sourire, sa générosité et son hospitalité ».
« On hérite de son œuvre à travers le parc de Saint-Hervé »
Le maire d’Hennebont, André Hartereau, se dit extrêmement peiné de cette disparition. Il retiendra de frère Ernest « ses engagements nombreux dans les associations. Il était un homme d’action et de relation qu’il savait créer. Peu de mots lui suffisaient. C’était aussi un peu le père des migrants. Il était également très proche de l’association Loisirs pluriels.
On hérite aussi de son œuvre à travers le parc de Saint-Hervé dont nous comptons faire un espace public. Il y a fait un vrai travail de création et de conception dont vont pouvoir bénéficier tous les Hennebontais ».
D’aucuns émettent déjà l’idée que le parc porte à l’avenir son nom. « Le bonheur est surmultiplié quand on offre un petit coin de ciel bleu », aimait à déclarer frère Ernest. Pas de doute, il continuera, à travers sa mémoire, à faire briller un peu d’humanité chez tous ceux qui l’ont côtoyé.
Ses obsèques seront célébrées mercredi 9 décembre, à 10 h 30 à Châteaulin et à 15 h 30 à Ploërmel.
La paroisse d’Hennebont se déclare aussi très touchée par cette disparition. Ronan Graziana, le curé, annonce qu’en accord avec la municipalité, un temps de recueillement est prévu mercredi matin, à Hennebont, dans le parc de la Maison Saint-Hervé, au moment des obsèques de frère Ernest. Le rendez-vous se déroulera en deux temps afin de permettre à chacun d’y participer suivant sa sensibilité. À 10 h 30 aura lieu un moment de prière avec lecture des textes identiques à ceux choisis pour la célébration qui se tiendra à Châteaulin. Il sera suivi, à 11 h, par une marche silencieuse dans le parc en hommage à frère Ernest qui y a tant œuvré.