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« Frères, soyez toujours dans la joie » 1 Th 5, 16
Faut il entendre cette invitation comme une chansonnette de Charles Trenet « Bonjour bonjour les hirondelles, y’a d’la joie » ? Paroles qui respirent l’insouciance et la gaieté, mais dont le dernier couplet révèle qu’il s’agit, hélas, d’un rêve…
Peut-être, si comme dans le film de Jean Becker, Effroyables Jardins, cette chanson invite à l’espérance au cœur de la pire des détresses, et aussi à la reconnaissance, en raison du réconfort apporté au cœur de la nuit.
Ce troisième dimanche de l’Avent nous invite à la joie, joie sereine et réaliste. Tel le pape François, dans plusieurs de ses textes majeurs « La joie de l’Evangile », « La
joie de l’amour », « Gaudete et exsultate »…
Il nous faudrait relire, et je vous invite à le faire, tout le premier chapitre de « La joie de l’Evangile », dans
lequel le pape, paragraphe après paragraphe, reprend ce thème de la joie tout au long des Ecritures, les raisons qui font obstacles à la joie, et cette invitation, à vivre dans la joie, au
nom même de l’annonce du joyeux message de l’Evangile,.
« La tentation apparaît fréquemment sous forme d’excuses et de récriminations, comme s’il devait y avoir d’innombrables conditions pour que la joie soit possible. Ceci arrive parce que la société technique a pu multiplier les occasions de plaisir, mais elle a du mal à secréter la joie » (§7)
La source parfaite de toute joie, « c’est la rencontre d’une Personne, le Christ, qui nous ouvre un nouvel horizon, et par là, son orientation décisive », citation de Benoît XVI
Dans ces jours particuliers de confinement, avec les difficultés et incertitudes de toutes sortes, il nous est donné d’accueillir la joie de Noël avec gravité ; tel Jean le Précurseur « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».
Telle Marie dans son cantique d’action de grâce, le Magnificat :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! »
Ce n’est pas en situation de confort, de projets réalisés, accomplis, réussis, mais en situation d’attente, d’espérance, que se manifeste cette joie de l’Evangile
Notre Eglise, comme joyeuse messagère au cœur de ce monde, a besoin de témoins, de prophètes de cette joie. Je relevais ces jours derniers dans la presse locale, le décès de Madame Simone de la Bollardière. Je m’étonne de ce que les hommages manifestés proviennent exclusivement de milieux habituellement situés à des « années lumières » de notre Eglise. Les combats de cette dame, avec et à la suite de son époux, le général Jacques Pâris de la Bollardière, étaient chemins de lutte contre la violence, l’injustice sous toutes ses formes, le respect de la création et en premier lieu de l’homme, de tout homme, homme et femme, dans le respect de ses convictions et de sa culture. Je me rappelle ces paroles, prononcées avec un grand sourire, lors d’une rencontre diocésaine de l’ACI (Mouvement d’Action Catholique des Milieux Indépendants) : « Depuis que je suis en ACI, je ne suis plus invitée dans mon club de bridge ! ». En ce dimanche journée de « Pax Christi », je tenais à lui rendre cet hommage.
Notre vêtement liturgique en ce temps de l’avent est le mauve, voir le rose ce troisième dimanche. A la question, « pourquoi ? », un enfant m’avait répondu, « parce que c’est la couleur du ciel ! ». Amen ! (C’est la vérité vrai !) En ce début de décembre, l’horizon s’est habillé le soir, et aussi le matin, de ces couleurs roses violacées. Comme si le ciel nous introduisait, lui aussi, à la joie de la promesse qui vient, un ciel nouveau, une terre nouvelle où la justice habitera.
Christian Le Borgne, curé
Nouveauté introduite dans cette rubrique "Billets du curé"...
J'emprunte à un ami voisin, Jean Baptiste, curé de la Paroisse voisine Saint Tugdual-Douarnenez, l'idée d'un formulaire en ligne. Il ne s'agit pas d'un "forum", lieu de discussions ouvertes et trop souvent polémiques.
Tout simplement, je propose au lecteur de me communiquer ses réactions, ses questions, ses souhaits quand à la forme et au fond de ces billets, ou tout
simplement un éclaircissement sur ce que j'ai pu écrire.
A vous la parole...