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Voici l'Agneau de Dieu

Cette semaine, du lundi 18 au lundi 25 janvier, les chrétiens sont invités à prier pour l’unité des Chrétiens. Nous ne sommes pas très impliqués, sur notre paroisse Sainte Anne, dans cette dynamique de l’œcuménisme. A la différence des villes comme Brest ou Quimper, pas de lieu de culte des églises chrétiennes autres que nos lieux catholiques. Ceci ne nous interdit pas d'être préoccupés par une recherche d’informations au sujet du dialogue entre églises séparées, encore moins de prier le Seigneur. Ce souci de dialogue et de communion était la préoccupation première du pape Jean XXIII lors de la convocation du Concile, puis celle de Jean Paul II dans les objectifs de l’année jubilaire de l’an 2000…

 

A l’écoute de l’évangile de ce dimanche, me revient en tête l’enseignement donné par un pasteur réformé, au Temple de Quimper, à l’occasion de l’accueil de la nouvelle pasteure, Mlle Françoise Pujol. L’évangile du jour, comme ce dimanche, était ce passage de Saint Jean, dans lequel le Baptiste indique à ses disciples le Messie comme « L’Agneau de Dieu ». A partir de cette figure de Jean le Baptiste, le prédicateur précisait ce qu’était la mission du pasteur. Quelqu’un qui enseigne, en s’appuyant sur l’Ecriture, « comme il est écrit dans le prophète Isaïe… » ; Quelqu’un qui ne se contente pas d’enseigner, d’attirer les foules par sa parole, mais qui forme des disciples : « apprends nous à prier comme Jean l’a appris à ses disciples… » ; Quelqu’un qui forme des disciples, mais qui ne se les approprie pas « ce n’est pas moi, c’est lui qu’il faut suivre, voici l’Agneau de Dieu ».

 

Cette attitude spirituelle de Jean le Baptiste est un modèle pour chacun de nous, et aussi pour chacunes de nos églises, dans nos pratiques et nos scléroses. Ce n’est pas nous même que nous annonçons, mais d’abord et avant tout, la Parole de Dieu. La première mission de l’Eglise est d’évangéliser ! Si nous avons une quelconque mission ou responsabilité, notre charge est de susciter le partage de cette mission et de prier pour cela. A peine le Christ a-t-il appelé ses disciples qu’il leur donne comme recommandation de prier le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson… Enfin, il nous faut nous dés-approprier de celles et ceux à qui nous avons transmis ce goût pour la mission. Comme un instituteur qui voit ses « grands élèves » partir pour le collège, rendre grâce pour ce que le Seigneur suscite dans la liberté de chacun. Comme le vieux prophète Elie, accepter que le jeune Samuel découvre par lui-même les appels du Seigneur…

 

Dans une semaine, nous entendrons l’appel que Jésus adresse à Simon, André, Jacques et Jean, selon le récit de Marc. Ce dimanche, c’est André qui répond à l’invitation du Baptiste en sollicitant le Christ « Maître, où demeures tu ? » puis qui sollicitera à son tour Simon son frère « Nous avons trouvé le Messie ». C’est bien le Christ qui nous appelle, cependant, nous reconnaissons dans notre histoire, que cet appel passe par des médiations, des relais faits de lieux et de personnes. En étant disciples du Christ, nous nous mettons à son école, invités à le suivre, et invitant à le suivre… C’est à son écoute, dans nos différences et approches légitimes, mais aussi en assumant et dépassant les querelles de l’histoire, que nous découvrirons les chemins de l’unité.

 

 

 

 

Christian le Borgne, curé