La réconciliation, un sacrement qui se prépare
Depuis Vatican II, le rituel de réconciliation retrouve ce qu'il était aux premiers siècles de l'ère chrétienne : un cheminement en plusieurs étapes. «Respecter les délais nécessaires pour que mûrisse la décision personnelle : le moment où l'on écoute la Parole de Dieu, invitant à la conversion, et le moment
où l'on demande le signe sacramentel du pardon ne se suivent pas toujours immédiatement», précise le Concile Vatican II.
Voici quelques suggestions et gestes possibles.
Avant d'aller voir le prêtre, n'hésitez pas à choisir un texte de la Bible pour prendre le temps d'écouter la Parole de Dieu. Ce moment de préparation peut être également un temps pour vous inciter à relire votre vie spirituelle, familiale, professionnelle et sociale.
Y a-il des questions à se poser?
Oui, mais n'ayez pas une liste trop formelle, à laquelle vous vous raccrocheriez alors que l'essentiel ne sera pas abordé. Mettez-vous sous le regard de Dieu avec simplicité et faites le tour
de vos dernières décisions, de vos rencontres, de vos combats intérieurs... Qu'aurait fait Jésus à ma place ? Voila la bonne question! Autrefois, on appelait cela faire «son examen de
conscience». A ce sujet, une exhortation apostolique de Jean-Paul II de 1984 précise qu'il s'agit : «non d'une introspection angoissée, mais d'une
confrontation sereine avec la loi morale intérieure et les normes évangéliques de l’Église». Il convient ainsi au baptisé de ne pas s'en référer à sa seule conscience (celle-ci peut-être
«tordue»), mais également au modèle de vie incarné en Jésus-Christ.
C'est la confrontation à cette figure qui, précisément, confère la dimension de péché à un acte, une pensée, et différencie ceux-ci de la faute. La faute ne naît en effet que de la
confrontation à la simple loi morale. Le péché n'existe que dès lors que l'on se place sous le regard de Dieu, sous son regard d'amour.
La célébration individuelle du sacrement
Si vous ne connaissez pas le prêtre que vous rencontrez, présentez-vous brièvement (vie professionnelle, spirituelle, personnelle). N'hésitez pas à lui dire que cela fait longtemps que vous
ne vous êtes pas confessé, si c'est le cas.
Présentation faite, vous pouvez dire «bénissez-moi, mon père parce que j'ai péché» et faire le signe de croix. Mais cela n' a rien d'obligatoire. Si
vous êtes très anxieux et intimidé, asseyez-vous simplement. Si vous avez choisi un texte, soumettez-le au prêtre et expliquez-lui les raisons de votre choix.
Pour commencer votre confession, remerciez Dieu pour tout ce qu'il a fait dans votre vie. Ensuite, vous reconnaissez vos péchés, c'est-à-dire ce qui nous éloigne de Lui. Il s'agit, bien
évidemment, de ne pas raconter toute votre vie au prêtre. Vous n'êtes pas sur le divan du thérapeute ! Il suffit de parler de deux ou trois choses essentielles que vous regrettez.
Cette démarche doit être sincère, vraie et essentielle. Cela s'appelle la contrition.
Le prêtre peut vous éclairer pour changer ce qui ne va pas et rencontrer Dieu, les autres en vérité, fidèle à ce que vous êtes profondément. Il vous propose un geste de conversion et de
pénitence. C'est vous permettre de sortir du péché et renouveler votre vie en tant que chrétien. Ensemble, vous pourrez dire une prière commune, en général, celle du Notre Père.
La joie du pardon
Enfin, à celui, pécheur, qui manifeste sa conversion au prêtre, ministre de l’Église, le Seigneur accorde son pardon par le signe de l'absolution. Le sacrement de pénitence et de
réconciliation trouve ainsi tout son accomplissement.
Le prêtre dit : «Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ; par la mort et la résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec
lui et il a envoyé l'Esprit Saint pour la rémission des péchés ; par le ministère de l’Église, qu'il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père et du Fils et du
Saint-Esprit, je vous pardonne tout vos péchés.»
Cette parole crée ainsi une relation nouvelle entre Dieu et celui qui reçoit le pardon.
Réponse : «Amen».
Le prêtre peut terminer par «Allez dans la paix et dans la joie du Christ».
Réponse : «Béni soit Dieu maintenant et toujours».
D'autres formes de réconciliation existent
Elles dépendent de la situation personnelle de chaque chrétien et des différents rassemblements de l’Église. Elles expriment de manière équivalente et complémentaire une même réalité :
la volonté de se réconcilier avec Dieu.
► La célébration communautaire avec confession et absolution individuelle
Plusieurs pénitents se réunissent pour obtenir le sacrement de réconciliation. Ils écoutent ensemble la Parole de Dieu qui les invite à se convertir. Ils s'aident mutuellement par la prière.
Après la confession et l'absolution personnelle reçues en rencontrant un prêtre en «tête à tête», ils remercient ensemble le Seigneur.
► La célébration communautaire avec confession et absolution collective
Dans des situations exceptionnelles (danger de mort, pas assez de prêtres...), l’Église autorise de donner le sacrement de réconciliation à une collectivité de croyants. En cas de faute
grave, le pénitent devra, bien sûr, se confesser ultérieurement à un prêtre. Il n'est pas possible pour une paroisse, un prêtre d'organiser cette forme du sacrement sans accord explicite et à
demander à chaque fois à l'évêque du diocèse dont dépend la paroisse.
► La célébration pénitentielle non-sacramentelle
C'est une célébration qui ne comporte pas le signe de sacrement de réconciliation. Après la méditation de la Parole de Dieu. Mais il n'y a ni aveu individuel ni absolution. Elle permet
aux croyants, à l'instar des divorcés, de participer et de partager une démarche communautaire de l’Église. C'est aussi une démarche pour initier le cheminement des enfants. Une étape pour
qui souhaite recevoir le sacrement. Cette célébration peut être organisée par un prêtre, un diacre, un catéchiste ou une autre personne de la communauté chrétienne.
Au début de chaque eucharistie, il y a aussi un rite pénitentiel propice à la demande de réconciliation. C'est au moment de la préparation pénitentielle (voir Je confesse à Dieu). Ensuite, le
prêtre invoque le pardon de Dieu en disant «Que Dieu tout puissant nous fasse miséricorde ; qu'il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie
éternelle.» Cette première partie de l’eucharistie n'est pas un substitut du sacrement de Pénitence et Réconciliation, elle est d'abord incluse dans l'eucharistie pour se préparer le
cœur à entendre la Parole du Seigneur et à être disponible à la grâce qui se donne, bien plus Jésus lui-même qui se donne.