La semaine dernière, je vous annonçais, dans ce billet hebdomadaire, la parution du rapport Sauvé, relatif aux délits sexuels à l'encontre de mineurs, dans l'Eglise. Nous n'en avons pas fini "d'encaisser" le choc de ces révélations...
Le reste de l'actualité n'est guère plus réjouissant, entre des sondages à sept mois des présidentielles, qui indiquent une montée en puissance d'une personne caractérisée par son
mépris des femmes, des cultures, des diversités, dans une rhétorique qui n'est pas pour déplaire aux héritiers de l'Action Française.
D'autre part, je ne peux que m'étonner des louanges et reconnaissances publiques adressées à un homme, Bernard Tapi, qui a profondément marqué l'actualité en son temps, par son pouvoir de
corruption, dans le domaine des finances, de la politique et du sport.
Ces trois faits d'actualité sont les caricatures des trois formes de domination dénoncées par l'Ecriture et l'Evangile, domination par le sexe, par le pouvoir et par l'argent. Ce n'est pas
par hasard que les religieux manifestent la radicalité de l'Evangile en faisant vœux de pauvreté, de chasteté, et d'obéissance. Ces vœux sont dits "prophétiques", c'est à dire vécus comme
contestation du monde et comme signe du Royaume de Dieu. Cette contestation trouve son origine dans la loi donnée par Dieu à Moïse,"ne fais de tort à personne, ne commets pas d'adultère, ne
commets pas de vol..." Et l'on "encaisse" encore plus difficilement le scandale quand ces vœux sont pris en défaut.
Il est plus facile à un chameau
de passer par le trou d’une aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu !
La parole du Christ est déconcertante pour les disciples, comme pour l'homme riche, l'appel à laisser toutes ses richesses pour en faire don aux pauvres. C'est pourtant un chemin de liberté qui est proposé. Le Royaume n'est pas un héritage que l'on "mérite" ou que l'on achète. C'est un cadeau à recevoir. Toutes les tentatives pour vivre en maître, en état de domination, dans le mépris des petits, des faibles et des pauvres sont des entraves à l'avènement du Royaume, elles sont des entraves qui ne permettent pas l'accès au Royaume. La vie éternelle, c'est déjà aujourd'hui, vivre dégagé des entraves qui génèrent la mort.
Nous avons commencé ce mois d'octobre en célébrant Thérèse de l'Enfant Jésus et François d'Assise. Nous entrerons dans le mois de novembre par l'enseignement des Béatitudes. "Heureux les pauvres, les cœurs purs"... Encore et toujours, la Parole de Dieu, comme une épée à deux tranchants, sonde les pensées et les cœurs.
Christian Le Borgne, curé