Brasparts, Pleyben, Saint Nic, (photo ci-contre) Locronan (photo de la manchette)... On ne peut mentionner toutes les églises et chapelles de la paroisse dotées d'un retable du Rosaire,
tous plus beaux les uns que les autres.
La disposition est toujours la même : On y voit la Vierge Marie, portant sur les bras l'enfant Jésus, confiant un rosaire à Saint Dominique et à Sainte Catherine de Sienne. On y voit également,
parfois, le "totem" de Dominique, un chien près du globe terrestre, tenant une torche enflammée dans la gueule.
Tout autour de ce groupe de statues, se trouvent disposés les quinze médaillons qui guident la prière, quand sont égrenées les dizaines "Ave Maria - Ni ho salud o leun a c'hras - Je vous
salue Marie..."
Cinq médaillons évoquent les récits de la Nativité, cinq ceux de la Passion, et cinq autres la Résurrection du Christ et la glorification de Marie.
Bien sur, il nous est impossible aujourd'hui de toucher à ces œuvres classées en y intégrant, selon la volonté du Saint Pape Jean Paul II, les mystère "lumineux", à savoir Baptême de Jésus, noces de Cana, annonce du Royaume, transfiguration et institution de l'Eucharistie.
Ce serait faire de longs détours de l'histoire, et des dossiers de l'histoire, celui de l'ordre de Saint Dominique, et particulièrement celle d'Alain de la Roche (encore un breton
!), celui de l'Europe et de St Pie V (bataille de Lépante), celui de l'histoire de France (consécration du Royaume à la Vierge Marie, selon le vœu de Louis XIII), celui de la
liturgie, quand les "Ave" et "patrenotre" se substituent à la prière "savante" des psaumes chantés en latin, si l'on voulait tout comprendre de l'histoire de nos retables du Rosaire.
Biens des sites sérieux vous les présenteront avec beaucoup de science... Je vous recommande par exemple le site de la chapelle Notre Dame de la médaille Miraculeuse, et pour lire nos retables, la lecture
détaillée de celui de Crozon,
La prière du chapelet, et donc du rosaire, est une prière adressée à Marie, reprenant les mots de l'Evangile.
La première partie vient de l’Annonciation de l’ange Gabriel à Marie : “L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »”, Luc 1,
28.
Elle correspond à la façon dont l’ange salue la Vierge, emprunte de respect et de confiance. Il lui annonce la naissance de Jésus, et Marie lui répond ce “Oui” si célèbre, qui a changé la face du
monde.
Cette salutation est suivie de celle de Elisabeth, dans l’épisode de la Visitation, également relaté dans l’Évangile de Saint Luc. Élisabeth, remplie d’Esprit Saint, s’exclame : “Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.”, Luc 1, 42.
La seconde partie du Je vous salue Marie est une supplication, une demande faite à Dieu par l’intermédiaire de la Vierge Marie, d’intercéder pour notre Salut. Elle ne tire pas son origine des Écritures, et apparaît plus tard que la première partie dans les prières des chrétiens.
La prière du rosaire est donc une prière adressée à Marie, mais c'est une prière toute entière centrée sur les mystères du Christ, dans son incarnation, sa passion et sa glorification, et de par le fait même, sur le salut dont nous bénéficions. Dans le Rosaire, les dominicains ont mis en oeuvre ce que les franciscains nous ont donnés, à la suite de François, dans la dévotion aux crêches de Noël et aux chemins de croix. Nous retrouvons dans les médaillons du Rosaire les scènes qui illustrent nos calvaires, récits de Noël et récits de Pâques.
Comme l'écrit Dom Marie-Gérard Dubois, abbé de La Trappe, "Il n'y a que deux moments dans la vie où l'on puisse rencontrer Dieu, l'instant présent et celui de la mort... Ce
sont les deux moments évoqués dans le Je vous salue, Marie: priez pour nous maintenant et à l'heure de notre mort. » (Le Bonheur en Dieu, Robert Laffont, 1995)
La prière du rosaire nous est donné comme
chemin de prière, avec Marie, à la suite de son Fils. Nous lui demandons non pas, de siéger l'un à sa droite, l'autre à sa gauche, quand le Christ viendra inaugurer son Royaume, mais à l'exemple
de Marie, de répondre joyeusement "Que ta volonté soit faite", et même, que ta volonté soit fête !
tu nous donnes de méditer et de célébrer avec foi les mystères de ton Fils.
Accorde-nous de trouver un réconfort dans la prière du rosaire,
Lui qui règne avec toi pour les siècles des siècles.
Christian le Borgne, curé