Heureux les pauvres,
Heureux les doux
Heureux les coeurs purs
Heureux les miséricordieux...
A l'école de Bernadette, Lourdes est un lieu privilégié pour redécouvrir la pertinence de ces propos du Christ.
La foule à laquelle il adresse ces "béatitudes" n'est-elle pas la même que celle des pèlerins qui s'en viennent à la grotte de Massabielle pour y trouver réconfort, consolation, et aussi dire leur merci pour les peines et les joies de l'existence.
Le récit de la petite Bernadette, dans sa pauvreté, sa simplicité et sa grande dignité, "elle m'a parlée comme une personne parle à une personne", nous rappelle la tendresse et l'amour de Dieu à
l'égard des humbles de la terre.
Redécouvrir dans les démarches des sacrements et des signes les plus simples, ceux de l'eau, de la lumière, que nous sommes appelés à nous laisser purifier, abreuver, éclairer, illuminer et
transfigurer par la tendresse de Dieu.
Cette année, le thème du pèlerinage était "Je suis l'Immaculée Conception"... Le nom par lequel la Dame, "Aquero" répond à la supplique de Bernadette de dire qui elle est. Cette appellation "Immaculée Conception", je la comprends de
deux manières :
- D'une part, avec beaucoup d'humour, Marie répond à la demande de Bernadette en la protégeant des soupçons de supercherie dont on l'accuse ; un titre que Bernadette ne pouvait connaître, qu'elle
doit répéter, dans sa langue maternelle, depuis la grotte jusqu'au presbytère de l'abbé Peyramale. Une définition dogmatique de la Vierge Marie que l'Eglise venait de proclamer, mais que peux de
monde peut comprendre ou expliquer. Ne sommes nous pas nous même des messagers d'une révélation qui nous dépasse ?
- D'autre part, l"immaculée conception" de la Vierge Marie nous rappelle le projet de Dieu pour notre humanité. Pour nous, son Fils a pris chair de notre chair, né d'une femme, il a tout partagé de notre humanité. Et comme la Vierge Marie, qui bénéficie dans l'absolu des bienfaits de la mort et de la résurrection du Christ, nous précéde sur ce chemin de sanctification, nous parviendrons nous mêmes à l'état de création parfaite, achevée, configurée au Christ.
Les signes de Lourdes, dans leur simplicité et leur beauté, l'attention aux malades, aux handicapés, et aussi aux gestes fraternels d'accueil et de respect vis à vis des plus petits, des
plus modestes, des blessés de la vie, à la Citée Saint Pierre, nous disent ce chemin d'une humanité appelée à la lumière.
Bernadette, une "voyante", et aussi une "visionnaire" de cette humanité aimée de Dieu, épousée par le Christ, avec la complice tendresse maternelle de Marie.
Nous mêmes sommes appelés, non à des visions, mais à accueillir une révélation, "aujourd'hui, et à l'heure de notre mort" :
" Telle est la volonté de mon Père :
que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »
Jn 6,40
Christian Le Borgne, curé