Cécile Le Corre, huile sur toile
Beaucoup de travail est déployé chaque année par les équipes de bénévoles pour mettre en place les crèches de Noël dans nos églises et chapelles. Qu'elles soient classées, comme celle de Port Launay, ou plus modestes, elles font partie de cette dévotion que nous a laissée François d'Assise, honorant ainsi l'humanité du Fils de Dieu.
Hélas, on retiendra de l'actualité la disparition de l'enfant Jésus et autres santons dans la crèche de Locronan ! Y a t'il lieu d'ailleurs de valoriser la bêtise en la mettant en valeur dans un journal télévisé ? Bien sur, propriétaire des santons, la paroisse a porté plainte...
Nous avons voulu souligner dans nos actualités paroissiales, les initiatives prises, notamment autour des chapelles, donnant à voir des crèches issues de multiples lieux de notre univers,
d'Haïti, à Sainte Cécile, du Groenland, avec phoque et ours blanc, à Quilinen...
Le comité de la chapelle de Trolez a tenu à présenter en cette période de Noël, une partie de l'exposition réalisée cet été. Douze artistes contemporains ont réalisées des oeuvres, mises en vente
au profit de la restauration de la chapelle, contribuant ainsi à la création de nouveaux vitraux.
"Invités à relever le défi, douze artistes peintres, au travers d'une vingtaine d'oeuvres, livrent leur vision personnelle de l'Adoration des Rois Mages, témoignant d'une richesse et d'une créativité en autant d'univers artistiques singuliers", peut-on lire dans la plaquette de présentation de l'exposition.
Je me garderais bien de porter un jugement sur les oeuvres présentées, ce n'est pas de mon domaine de compétence, et je suis rassuré de savoir que la Commission diocésaine d'art sacrée fait son
travail, quand elle est sollicitée, ce qui est le cas, ici, à Trolez.
Lors de ma visite, cet été, mon attention a été retenue par la diversité des regards portés sur un récit, l'histoire de ces mages venus d'Orient, comme nous l'entendons dans le récit de Matthieu.
Un récit à la fois oral et littéraire, un texte liturgique, devient, par l'interprétation des artistes, autant de regards qui interrogent le regard. Dans la diversité des matériaux, c'est à
chaque fois une lecture différente qui nous ouvre à une quête, celle de Dieu à la rencontre de notre humanité, et aussi, et grâce à celà, une quête de l'humanité vis à vis d'elle même. L'homme,
dans sa diversité culturelle, ethnique, non seulement dans l'espace mais aussi dans le temps, bousculé par le fait que son créateur vienne prendre chair un jour du temps. Comme dans l'oeuvre de
Charles-Henry de Pimodan, "Le souffle de la vie" nous dit la parole qui se fait chair.
Surprenante, cette création de Marie-Thérèse Théophile, intitulée "Les Pas", empreintes, traces, et dans ces traces le Notre Père en araméen, en hébreux, en farsi (Perse), en arabe...
Les artistes nous invitent à la contemplation, et aussi, à la prière. "Venite adoremus Dominus".
Christian Le Borgne, curé