Durant quelques jours, la semaine passée, nous avons bénéficié de la visite de notre évêque. Il est encore un peu tôt pour présenter les comptes rendus, vous voudrez bien patienter encore un peu... Déjà, vous pouvez lire l'homélie qu'il nous a donnée. A plusieurs reprises, il insiste sur l'importance de l'annonce de la Parole de Dieu, l'Evangile, la Bonne nouvelle. Et c'est bien cela la mission première de l'Eglise, à la suite du Christ.
Récemment est décédé René Jouannic, prêtre du diocèse, pour qui j'avais la plus grande estime. J'ai retrouvé dans mes "archives" cette carte postale, que René m'avait adressée à l'occasion de mon ordination diaconale, il y a déjà 35 ans de cela ! "Puis-je t'inviter à porter haut et clair le service de l'Evangile ? OK ?" illustrant ses propos par le lutrin de Bulat Pestivien (22160). René, grand merci pour tout ce que tu nous as transmis, particulièrement cet art consommé de susciter le goût de la Parole de Dieu.
Le Pape François a souhaité que ce troisième dimanche du temps ordinaire soit "Dimanche de la Parole de Dieu". On peut s'étonner de cette demande, tant nous sommes habitués à entendre chaque dimanche des passages de l'écriture, même si des esprits chagrins trouvent que c'est trop long, et sont disposés à nous faire des discours sans fin comme quoi les homélies sont trop longues... Et pourtant, il est un mot qui a toute son importance, comme je vous l'ai indiqué il y a deux semaines, l'indication de toute l'actualité de cette Parole de Dieu :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » !
Il est vrai que nous sommes "habitués" à entendre l'Ecriture, et cependant, faut-il le rappeler, cette habitude est encore récente. Je viens de retrouver un rituel de la confirmation, daté de 1949, indiquant tout le protocole à mettre en oeuvre lors de la visite de l'évêque, à l'occasion des confirmations. Beaucoup de mondanités, mais nulle part il n'est question de proclamation de l'Evangile ! Il est fait simplement mention d'une "Allocution" en chaire. Il faudra attendre la réforme liturgique du Concile Vatican II, pour que la proclamation de l'Ecriture soit intégrée dans la célébration du sacrement, avec comme lecture possible, ce passage du prophète Isaïe, commenté par Jésus dans la synagogue de Nazareth, selon l'Evangile de Luc... "L'Esprit du Seigneur est sur moi, il m'a conféré l'onction..." .
La première lecture de ce jour nous rend compte de l'importance capitale, pour la foi du peuple juif, de l'accueil de la Parole. A l'occasion de travaux, dans le Temple de Jérusalem, des vieux rouleaux de la Loi ont été retrouvés. Nous est décrit dans ce récit, tout le dispositif liturgique pour que le peuple puisse entendre : Construction d'une estrade, traducteurs, commentateurs... La parole doit être entendue, reçue, assimilée !
Ce dimanche est non seulement le dimanche de la Parole de Dieu, il est aussi au cœur de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens. Le chemin privilégié de la communion, n"est-il pas celui de l'accueil de la Parole du Seigneur ? N'est-elle pas l'étoile qui nous guide, comme elle a guidée les mages ? Je constate que le refus de la réforme liturgique, avec selon les mots du Concile, la volonté d'ouvrir le trésor de la Bible, et aussi de l'entendre dans notre langue maternelle, va de pair avec le refus de l’œcuménisme...
Mais, dans le corps, Dieu a disposé les différents membres comme il l’a voulu.
S’il n’y avait en tout qu’un seul membre, comment cela ferait-il un corps ?
écrit Saint Paul. Lorsqu'il détaille les fonctions dans l'Eglise, les
premières missions confiées sont au service de la Parole : apôtres, prophètes, enseignants... L'organisation est secondaire, elle est au service de l'annonce de la Parole et de la communion
dans l'unité !
Que l'Esprit du Christ, nous comble de ses bienfaits, qu'il fasse de nous de joyeux messagers de sa Parole.
Christian Le Borgne, curé