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Au revoir

Intervention de la Conseillère Provinciale lors de la Célébration pour la fermeture de la Communauté de Pleyben

 

 

En 1873, Mr Favé, curé de Pleyben depuis 1871, veut ouvrir une école de filles. Grâce à la générosité de quelques personnes pieuses, il fait acheter deux petites maisons, une cour et un jardin. Le 22 août 1873 arrivent les premières sœurs dans des conditions difficiles. A défaut de lits, elles dorment sur des paillasses. L'une se consacre à l'enseignement, l'autre visite les malades.

 

Comme nous le dit notre Règle de Vie: Les premières Filles du Saint-Esprit ont voulu vivre ensemble pour servir les pauvres, les malades et les enfants; elles vivaient simplement parmi le peuple, femmes humbles, habitées par l'audace de l'Esprit; ensemble, elles formaient une Maison de charité.

 

D'autres sœurs les rejoindront car très vite, les élèves arrivent et il faut agrandir... On construira en fonction des besoins, pensionnat et classes supplémentaires, sous le vocable de Saint Joseph.

 

Les sœurs ont pu compter sur le soutien des curés successifs et des bienfaiteurs de l'époque. Les élèves affluent et il faut toujours agrandir...

 

En 1902, une loi interdit aux religieuses d'enseigner. Cela donne lieu à d'innombrables tracasseries administratives. Entre amendes, comparutions devant le tribunal de Châteaulin, puis devant la Cour d'Appel de Rennes, tant bien que mal, les sœurs continuent leur activité d'enseignement, poussées par leur zèle au service de l'éducation chrétienne des jeunes, et par le soutien des familles.

 

La guerre de 1914/1918 ne semble pas avoir affecté la croissance de l'établissement et de nouvelles constructions sont encore entreprises. En 1923 s'ouvre une école ménagère, qui deviendra plus tard un Centre d'Apprentissage Agricole

 

Pendant la guerre de 1939/1945 les 9 dixièmes des locaux sont réquisitionnés et les classes de l'école Saint Joseph sont dispersées dans le bourg. L'année 1945 est marquée par les noces d'or de Sœur St Grégoire, directrice de l'école depuis 38 ans. Les anciennes élèves lui offrent une statue de Saint Joseph, placée au bas de la cour, proche de la maison.

 

En 1950, l'école compte 244 élèves. Le pensionnat reçoit 80 internes.

 

Une année plus tard, une laïques remplace une des maîtresses de classe. Ce mouvement s'accentuera les années suivantes.

 

A l'école, la vie foisonne, Les élèves vont de succès en succès aux examens et elles peuvent aussi avoir des cours de musique et de peinture... Les mouvements d'actions catholiques pour les jeunes y sont très présents.

 

Mais le 20 avril 1964, à 20h15, c'est le drame: Un incendie se déclare ! Les sœurs ont tout perdu. Dans l'école, « il a fallu se rendre à l'évidence: le feu n'épargnerait rien ». Et pourtant grâce à la solidarité et malgré l'inconfort, les cours reprennent la semaine suivante. L'incendie n'a pas ralenti la vie de l'établissement et trente mois plus tard, le 13 novembre 1966, a lieu la bénédiction des locaux par Mgr Favé.

 

Les activités religieuses et pédagogiques se succèdent: voyages scolaires, récollections, rallyes, camps, ouverture aux missions, sans compter les réunions de parents, les accueils de groupes dans les locaux.... Tout en gérant énormément d'activités, les sœurs ne se sont jamais enfermées dans leur école.  Elles tenaient à s'intéresser à la vie des gens. Elles ont aimé visiter le malades, les personnes seules et âgées et participaient à différentes manifestations dans la paroisse et la commune.

 

Beaucoup de liens se sont créés entre la population et la Communauté qui a souvent bénéficier de nombreux soutiens. Il est important pour nous FSE de « Participer avec d'autres à la mission d'amour de l'Esprit-Saint et d'y découvrir sa présence dans le monde»

 

Les sœurs qui forment aujourd'hui la communauté ne sont là que depuis quelques années Elles ont été éprouvées par le décès rapide de deux sœurs. Celui de Sœur Geneviève d'abord et celui de Sœur Mado au début de cette année qui les a laissées un peu « orphelines »>, et les a fragilisées

 

Je ne les visite pas depuis très longtemps, mais c'est avec joie qu'elles me parlent de leur présence parmi vous, de cette commune aux nombreux atouts, les nombreux commerces, la belle église qui attirent tant de touristes. C'est avec fierté qu'elles parlent de la grande paroisse Sainte Anne de Châteaulin, de vous, Père Christian, de tous ses acteurs pastoraux, et de leur générosité. Elles aiment rendre visite aux personnes âgées et isolées, s'occuper de l'église, participer à diverses rencontres... Elles sont toujours contentes d'ouvrir les portes de leur maison aux personnes et aux groupes qui le demandent... Les liens avec l'école et les enseignants sont toujours très forts....

 

Ce n'est pas sans regret que nous fermons la communauté. Étant donné notre âge et notre nombre, nous sommes, cette fois, en incapacité de la renforcer C'est le cœur serré que Sœurs Marie-Jo, Jeannine, Solange et Marcelle vous quitteront, mais elles ne vous oublieront pas, elles continueront à vous porter dans leur prière.

 

Au nom de notre Congrégation et toutes les sœurs qui ont vécu à Pleyben durant 149 ans je vous remercie du fond du cœur pour votre accueil, pour tout ce que les sœurs ont reçu de vous et tous les liens qui se sont tissés entre vous et la communauté durant ces nombreuses années.

 

Par cette Eucharistie, rendons grâce au Seigneur pour tout ce vécu. Que l'Esprit Saint vous accompagne pour que la Bonne Nouvelle du Christ Ressuscité continue de se répandre !