Chers frères et sœurs de la Bretagne, venus honorer et prier Sainte Anne, paix à vous !
Je crois pouvoir affirmer que c’est cette atmosphère de paix et de sérénité qui nous emplit en ce jour, qui déborde de nos cœurs même, après la pénible et terrible période que nous avons vécu à cause de la pandémie.
Nous n’avons pas manqué de prier notre Douce Patronne pour obtenir son secours et sa protection. Aujourd’hui, nous pouvons lui dire merci et par elle rendre grâce à Dieu qui nous permet de revivre notre noble et pieuse tradition du Pardon de Sainte Anne.
Que vous dire que vous ne saviez déjà ?
Permettez alors que je vous répète ce qui déjà vous anime, vous motive en ce jour. Je puis dire sans risque de me tromper que c’est la foi dans vos cœurs, une foi qui a pénétré vos coutumes et qui a façonné votre vie. C’est cette foi qui est au cœur de la Bretagne faisant partie de sa culture et mieux encore de son identité ! Une foi entretenue par la dévotion à Sainte Anne, la maman de la Bienheureuse Vierge Marie dont vous sentez la présence de protection et d’intercession. Restez donc fidèles à cette foi et à Sainte Anne, fermement !
Vous le savez plus que moi, le Pardon de Sainte Anne est un patrimoine spirituel, un héritage de la foi, une tradition de vos ancêtres qui ont accueilli le Christ depuis les premiers siècles de la foi (Vème – VIème siècle). La tâche qui vous incombe est celle de rendre cette foi présente et agissante dans votre vie aujourd’hui, pour qu’elle ne soit pas, pour qu’elle ne mette pas purement du folklore ou un vestige sans emprise dans votre vie. En attendant les célébrations de l’année prochaine, que chacun et chacune s’engage à laisser la foi éclairer et orienter un aspect, un pan de sa vie ; en commençant par le devoir de connaître sa foi, de l’apprécier, de la protéger, de la pratiquer, de la vivre. C’est ainsi que notre patrimoine sera vivant, actualisé et enrichi par notre propre expérience.
Oui, la fierté qui nous anime en ce jour doit générer une responsabilité vis-à-vis de la foi, de ma foi : appropriation et conscience des engagements et des implications de la foi dans ma vie. Il y a des défis qui sont inhérents à cette célébration. Des défis personnels dont nous venons de parler, mais aussi des défis communautaires qui ne doivent pas se limiter à ce rendez-vous annuel.
Nous avons marché ensemble, nous avons chanté ensemble. Cela doit impacter notre vie par la suite, et se traduire dans nos paroisses et nos communautés en termes de solidarité, de présence à l’autre, d’attention, d’accueil et de partage. La communion des cœurs en ce jour doit se prolonger dans la communion de tous les jours, car nous sommes tous sous la protection de Sainte Anne. La foi est un « nous » dans sa profession comme dans son vécu à travers la charité fraternelle et ses différentes facettes. Notre monde a besoin de solidarité et d’amitié sociale. Soyez en témoins ici, avec cette force qui jaillit de cet héritage de la foi qu’est le Pardon de Sainte Anne.
Chers frères et sœurs, c’est bien la Parole de Dieu qui nous éclaire et nous aide à saisir le sens de cette célébration. En faisant l’éloge des ancêtres glorieux d’Israël, le Sage invitait ses contemporains à la fidélité à l’Alliance du Sinaï. Le chrétien, membre du nouveau peuple de Dieu qu’est l’Eglise s’est engagé, lui aussi, dans une nouvelle alliance avec Dieu, par le baptême qui l’intègre, qui l’incorpore au Christ. Il est appelé à la même fidélité, à la même foi en Dieu, à l’instar d’Abraham. Il s’agit d’une alliance qui nous met en route, sûrs de la fidélité de Dieu et de son amour.
Chers amis, c’est le baptême qui nous met sur cette route avec Dieu. C’est le baptême qui est au fondement et au cœur de ce que nous célébrons aujourd’hui. C’est le baptême qui porte notre identité.
Eh bien sûr, le baptême nous appelle à la fidélité à Jésus et à l’Eglise, son corps. Ne l’oublions pas. Fidélité à l’Eglise malgré tout, à cause du baptême.
Alors comment apprécions-nous le baptême ? Comment l’accueillons et surtout comment y préparons-nous les enfants et les plus jeunes ? Bref, quel souci avons-nous de transmettre aux jeunes générations le don du baptême et le trésor de la foi ?
Avons-nous le souci de l’éducation à la foi, de l’éveil à la foi et l’entretien de la flamme de la foi dans le cœur des enfants et des plus jeunes ?
C’est seulement ainsi que le Grand Pardon de Sainte Anne pourra rester vivant et être bénéfique à vos familles, à votre église, à votre terre, à votre patrie. Ainsi soit-il ! Amen !