Le gouvernement nous invite à limiter nos consommations en énergie. Cela vaut pour nos foyers, nos collectivités, et cela vaut également pour nos paroisses !
Ce qui nous est recommandé en raison des difficultés d’approvisionnement en gaz ou pétrole, tout particulièrement en raison du conflit en Ukraine, nous était déjà recommandé par l’enseignement de l’Eglise, et notamment dans l’encyclique du pape François « Laudato si' -Loué sois tu ».
Alors, après les temps d’enseignement et de réflexion, peut-être faudrait-il penser à des pistes concrètes ? Tandis qu’arrivent les premiers froids de l’automne, et que nous hésitons à remettre le chauffage dans nos maisons, je me pose la question du chauffage dans nos lieux de culte :
- - Y a-t-il lieu de chauffer un édifice prévu pour rassembler 300, 400 personnes, voire plus, quand nos assemblées sont constituées d’une cinquantaine, voire d’une vingtaine de personnes, parfois moins ? Ne serait-il pas plus sage de repérer quels sont les lieux, qui par leur taille, sont les mieux adaptés et seraient moins consommateurs de chauffage ?
- - Est-il raisonnable de multiplier les lieux de culte, particulièrement en période hivernale, quand on pourrait favoriser le rassemblement et permettre ainsi au prêtre qui se déplace, de prendre le temps auprès des uns et des autres, plutôt que de courir le dimanche matin d’un lieu à l’autre, et de limiter ainsi les factures kilométriques ?
« Dans certaines discussions sur des questions liées à l’environnement, il est difficile de parvenir à un consensus » reconnait le pape (Laudato si' §188). Mais cela suppose que la discussion ait lieu ! C’est une bouteille que je lance à la mer…
Nous arrivons au terme du « mois de la Création », du premier dimanche de septembre à la fête de François d’Assise, le 4 octobre. Au terme de ce mois, nous sommes en droit de nous
interroger : où en sommes nous dans cette invitation expresse à nous convertir à cet appel adressé par le Pape :
Dès le début, l’appel évangélique « Convertissez-vous, car le
royaume des Cieux est tout proche ! » (Mt 3, 2), qui invite à une
nouvelle relation avec Dieu, implique aussi une relation différente avec les autres et avec la création. L’état de dégradation de notre maison commune mérite la même attention que d’autres
défis mondiaux tels que les graves crises sanitaires et les conflits armés. « Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse ; cela n’est
pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne » (Laudato
si’, n. 217).
Christian Le Borgne, curé