"Oh, quand j'entends sonner Noël,
Je revois mes rêves d'enfants..."
Nous voici dans les jours de Noël, avec toute sa part de musique, et de santons, et de sapins scintillants... Nous retrouvons un peu de notre cœur d'enfant porté à l'émerveillement.
Ne gâchons pas notre plaisir ! Il nous est offert dans la grâce de Noël.
Hélas, des esprits chagrins viennent ternir cette joie sereine par de veines polémiques d'un autre âge ; ils voudraient, réveiller des querelles enterrées depuis un siècle. La culture de la
France serait en danger par le fait que les crèches de Noël sont interdites dans les lieux de la République.
Force est de reconnaître que dans le décor ambiant, ce sont les fêtes de fin d'année qui l'emportent sur la Nativité du Fils de Dieu.
Je me demande si, dans les crèches de Noël de ces élus, qui pour des raisons électoralistes, revendiquent la présence des santons dans leurs mairies, s'y trouvent les mages "venus d'Orient". Peut-être n'ont-ils pas obtenu leur visa de séjour, à moins qu'en provenance notamment du Qatar, ils soient chargés de riches présents ?
Et puis j'aimerais rappeler à ces dames et messieurs, hérauts de la chrétienté, de la France héritière de Clovis et de Jeanne, que l'on ne peut tout à la fois défendre une identité chrétienne, et oublier dans ses orientations politiques, que trop de familles, comme à l'image de celle de Joseph et Marie, sont en recherche d'un logement d'urgence, que beaucoup de familles, à l'image de la Sainte Famille, ont dû fuir pour un pays étranger en quête d'hospitalité. Comme je le rappelais à une famille d'origine portugaise, à l'occasion d'un baptême, je garde en mémoire cette grande mosaïque de la fuite en Égypte au poste frontière entre l'Espagne et le Portugal. Combien vont fêter, une fois de plus, la galette des rois, en oubliant que cette galette porte le goût amer du massacre des innocents.
"Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu, il est venu dans le monde, et le monde ne l'a pas reconnu" nous dit Saint Jean.
Le récit de Noël est inscrit dans nos traditions culturelles, dans le folklore des chants, des santons, des musiques, contes et statuaires. Aujourd'hui dans notre monde le Verbe se fait chair ; à nous de l'accueillir.
Quand nous ravivons la joie de Noël, dans la célébration des liturgies, dans la joie des retrouvailles familiales, dans la chaleur des cadeaux partagés, n'oublions pas ce qu'ils manifestent, Dieu
qui vient prendre part à notre humanité pour lui donner de connaître l'amour du Père.
Habillons-nous, si nous le voulons, si nous le pouvons, de nos vêtements de fête, mais plus encore, habillons-nous le cœur et les yeux de ce regard de Dieu.
Joyeux Noël
Christian Le Borgne, curé