"La pause estivale est souvent l’occasion pour les touristes de visiter l’église du village où se déroulent leurs vacances ou de s’arrêter dans les chapelles rencontrées sur un chemin de randonnée. Autant d’opportunités, estime Isabelle de Gaulmyn dans sa chronique, parue dans La Croix L’Hebdo du 1er septembre 2023, d’éveiller l’âme."
Notre paroisse Sainte Anne peut se réjouir d'offrir, plus que bien d'autres, ces opportunités, "d'éveiller l'âme". Il suffit de dénombrer le nombre de chapelles ouvertes tout au long de l'été,
celles qui sont nettoyées et fleuries à l'occasion des pardons, celles qui sont inscrites dans les circuits de découverte, celles qui accueillent expositions ou auditions
artistiques...
Il y a bien sur les lieux "incontournables", mentionnés sur les guides touristiques, tels Locronan ou Pleyben, et tant d'autres... La SPREV, au cours de l'été, assure la visite dans ces lieux,
ainsi que dans des chapelles plus modestes mais non moins dépourvues d'intérêt, Saint Sébastien en Saint Ségal et Saint Michel de Brasparts... Des commissions travaillent pour défendre la
candidature des enclos paroissiaux du Finistère sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, et sur soixante dix sites repérés sur le Finistère, pas moins de neuf sont sur notre délimitation
paroissiale, pour vingt paroisses sur le diocèse !
Nous ne pouvons que nous émerveiller devant les énergies déployées par les diverses associations pour entretenir, rénover, subvenir à des créations confiées à des artistes contemporains. Ce patrimoine n'est pas seulement le témoin d'un passé révolu, mais un savoir faire maintenu, transmis, et aussi création sans cesse renouvelée. Je pense au travail audacieux d'un homme comme l'abbé Maurice Dilasser, ancien recteur de Locronan, et fondateur de la SPREV, qui a su parer la chapelle de Notre Dame de Bonne Nouvelle des vitraux réalisés par Manessier ; ou encore au travail qui vient d'être réalisé sur la chapelle Saint Michel de Brasparts. Merci, et encore merci à tous ceux qui ont permis cela, dans nos diverses chapelles, comme tout récemment à Sainte Cécile, à Trolez, ou à Kerluan.
Nous sommes bien conscients que l'entretient matériel de ces lieux représente une charge budgétaire conséquente pour nos communes, propriétaires des immeubles. Si la loi de 1905 n'avait pas été votée, l'Eglise n'aurait pas pu entretenir ces merveilles, sans être sous la coupe permanente de mécènes ou de "notables" locaux fortunés. Cette loi de 1905 permet également de cadrer la responsabilité de chacun, propriétaire ou "affectataire", face aux sollicitations multiples.
Je dois avouer pour ma part, que j'aurais souhaité que la charge pastorale du curé, affectataire, et de ceux qui lui sont associés, ne soit pas aussi impactée par l'usage profane des chapelles. Nos pères nous ont légué ce patrimoine comme témoignage de la foi ; nous aimons chanter dans nos pardons, "Da feiz an tadou coz", à la foi de nos anciens, nous enfants de Basse Bretagne, toujours nous seront fidèles..." C'est aussi dans cette fidélité que nous devons maintenir "l'âme" de ces chapelles, la destination première qui leur est affectée. Les jeunes et animateurs du pèlerinage En Hent, ce mois d'août, nous ont dit leur émerveillement devant la richesse, la beauté, et aussi le calme de toutes les chapelles jalonnant leur marche, autant de havre de paix, de prière, de recueillement. C'est cela "l'âme" de nos chapelles.
Christian Le Borgne, curé