Incorporé dans l'armée française à Colpo dans le Morbihan, Missak Manouchian est pris ici en photo à Ste Anne d'Auray, peut-être en janvier 1940.
A noter que Missak (Michel) Manouchian était visiblement baptisé arménien. L'abbé Franz Stock le confessera et le communiera avant sa mort comme fusillé en 1944 au Mont-Valérien.
Voilà un autre nom remarquable, l'abbé Franz Stock ! Prêtre catholique allemand, il est recteur de la Mission catholique allemande à Paris, de 1934 à 1939, puis en juin 1941. Il est également
aumônier auprès des prisonniers, et malgré les interdits et les surveillances, servira de messagers avec les familles, Edmond Michelet en témoignera. Ce sont des centaines de condamnés à mort
qu'il accompagnera au Mont Valérien...
Des figures de combat, ou malgré le silence global de l'épiscopat, des chrétiens étaient présents dans la lutte contre l'oppression et l'idéologie nazie.
On ne peut comprendre, à mon avis, le récit de la Transfiguration du Christ, si l'on n'a pas en tête ce climat de "résistance". Comme lors de la tentation au désert, Jésus à fort à faire avec des
disciples qui ont une vue un peu courte de sa mission. Quand il parle du Royaume pour lequel il va sa vie, Pierre ne voit qu'un Messie pour le petit royaume d'Israël ; Jacques et Jean se
disputent les ministères envisagés. Il ne faut pas se tromper de combat ! Mais malgré leurs visées politiques à courte vue, le Christ en a fait ses disciples et ses apôtres !
Les figures de Moïse et d'Elie ne sont pas seulement les visages de la Loi et des prophètes ; ce sont deux hommes historiques qui ont du, l'un se coltiner la conduite d'un peuple après avoir eu à
affronter Pharaon et ses armées, l'autre, le roi Achab et surtout son épouse Jésabel et ses sbires, qui détourne son époux du Dieu d'Israël au profit des dieux païens...
Ce second dimanche de carême nous indique qu'au terme de l'épreuve, au terme du combat, combat pour la justice, le droit, la "civilisation de l'amour," la lumière du Ressuscité nous illuminera.
Nous mêmes seront "transfigurés", dépouillés de toutes les ombres, des "nuits et brouillards" de notre monde pour resplendir en êtres de lumière. Bien mieux que le Panthéon non ?
Pour cela, il nous est demandé de reconnaître en Jésus le Fils Bien aimé et de l'écouter.
Christian Le Borgne, curé