Les enfants s’apprêtent à reprendre le chemin de l’école. Nouvelle classe, nouveaux copains, nouvelles activités… C’est aussi le moment de faire de la place pour Dieu, la vie spirituelle, les grandes questions existentielles. Voici donc dix (bonnes) raisons pour inscrire votre enfant au caté cette année.
L’heure de la rentrée a sonné. Les cartables sont prêts, reste à finaliser les dernières inscriptions aux activités de nos chères têtes blondes ou brunes.
Dans l’emploi du temps de ministre qu’est souvent celui de nos enfants, reste-t-il une place pour le « caté » ? Selon les derniers chiffres publiés à ce sujet par la Conférence des évêques de France, en 2017, 17,5 % des enfants âgés de 8 à 11 ans étaient catéchisés en France, que ce soit en paroisse ou dans les établissements de l’enseignement catholique. À titre comparatif, en 1993, le taux moyen d’enfants catéchisés s’élevait à 42,1 %.
Sécularisation, éloignement avec l’institution, méfiance après les révélations d’abus et d’agressions commis par des membres de l’Église, mais aussi changement de rythmes scolaires, organisations familiales bousculées… les raisons de cette désaffection sont multiples.
Et pourtant, le catéchisme, loin de se limiter à une simple instruction religieuse ou la préparation de sacrements, peut être l’occasion pour les plus jeunes de déployer leur vie spirituelle, de leur donner les clés pour la faire grandir, en vivant, avec leurs camarades, une rencontre avec le Christ. « La catéchèse ne peut pas être comme une leçon d’école, mais elle est une expérience vivante de la foi que chacun de nous ressent le désir de transmettre aux nouvelles générations », déclarait en 2022 le pape François aux catéchistes venus le rencontrer à Rome.
Pour les parents qui se posent la question de l’intérêt d’inscrire leur enfant au catéchisme, nous avons listé, avec l’aide de personnes engagées dans cette mission, 10 (bonnes) raisons de consacrer un petit créneau de la semaine à la découverte de Dieu. À vous de cocher les cases ou de compléter la liste !
► Découvrir Jésus et s’en faire un ami pour la vie
« Inscrire son enfant au catéchisme, c’est lui permettre de rencontrer Jésus et de découvrir qu’il est aimé de Dieu. » Telle est la première raison invoquée par le site de la Conférence des évêques de France. Pour beaucoup d’enfants, les années de catéchisme sont la meilleure occasion de découvrir ou d’approfondir le cœur de la foi chrétienne, qui n’est pas d’abord un ensemble de savoirs et de règles, rappelle Delphine Hainaut, du service diocésain de la catéchèse de Lille, mais la rencontre de Jésus dans leur vie.
« Le premier objectif de la catéchèse, résume-t-elle, c’est de dire “Qui est Jésus” et “Qui est Jésus pour toi”. » Marie-Dominique Gaïa, adjointe en pastorale scolaire pendant près de quinze ans, aime dire aux enfants à quel point la vie est belle. Et elle ajoute : « Mais il y a quelque chose en plus, c’est de faire la rencontre de Dieu, devenir l’ami de Jésus. C’est un bonheur encore plus grand que tous les bonheurs de la vie ! »
► Entrer dans la parole de Dieu
La parole de Dieu, pour les chrétiens, c’est d’abord Jésus lui-même. Et c’est aussi la Bible – le livre le plus lu au monde ! – où l’on découvre comment Dieu s’est révélé aux hommes dans l’histoire. Au caté, les enfants sont mis en contact avec ce trésor. « C’est le point d’ancrage, insiste Delphine Hainaut. Les enfants y sont très sensibles, ils sont friands d’histoires, et petit à petit on les accompagne pour que cette histoire prenne racine dans leur vie, que le personnage de Jésus devienne véritablement une personne dans leur vie… et pour toute la vie. » Marie-Dominique Gaïa veille à ce qu’on lise un passage de la Bible à chaque séance et fait toujours le lien avec le quotidien des jeunes : « Ça leur donne une grande confiance en eux et dans la vie. »
► Se préparer à un sacrement
Faut-il être baptisé pour aller au caté ? « Non, et heureusement d’ailleurs ! », réagit Ombeline Soulier Dugénie, elle-même baptisée à l’âge adulte il y a un peu plus d’un an. Cette mère d’une famille recomposée anime aujourd’hui deux groupes de catéchèse dans sa paroisse de l’est parisien pour « transmettre ce qu’elle a reçu ». Outre le baptême pour ceux qui le désirent, la préparation aux sacrements fait partie intégrante des années de catéchisme : sacrement de réconciliation et première communion vers 7 ou 8 ans, confirmation souvent à l’adolescence. Pour Marie-Dominique Gaïa, les sacrements sont des « étapes de croissance » permettant aux enfants de faire entrer de plus en plus Jésus dans leur vie : « C’est très beau de voir et d’accompagner ça. »
► Développer sa culture humaine et religieuse
Le catéchisme donne aux enfants un riche apprentissage culturel. Jésus, la Bible, l’histoire de l’Église, l’influence du christianisme dans l’art, le sens des grandes fêtes… « Les enfants sont hyper contents d’apprendre, remarque Ombeline Soulier Dugénie, c’est comme une recherche de leur origine. » « Quand on étudie les dix commandements, je leur montre comment cela a inspiré les lois et la morale de nos sociétés », ajoute Marie-Dominique Gaïa.
Au caté, les enfants entrent dans la tradition vivante de l’Église, notamment à travers l’évocation des saints : « Ce sont de beaux modèles de vie, tous différents, qui permettent à chacun de s’identifier. » De plus, par l’apprentissage des vertus, de la charité, du pardon, de la maîtrise de soi – notamment pendant l’Avent et le Carême – ils découvrent que Dieu peut réellement transformer leur vie. « Cela les rend plus forts et plus heureux ! »
► Étancher sa soif spirituelle
« Les enfants sont profondément spirituels ! » note Delphine Hainaut avec une pointe d’émerveillement, et ils vont formaliser très tôt des questions existentielles ou religieuses, laissant leurs parents souvent un peu démunis. « Il faut prendre cela très au sérieux, renchérit Marie-Dominique Gaïa, en donnant aux enfants de vrais moyens d’y répondre. » Le caté permet ainsi aux enfants – et souvent aux parents eux-mêmes – d’explorer ces questionnements, de chercher en groupe, de témoigner, de mettre des mots… Ensemble, ils vont trouver des réponses, « même si on n’a jamais toutes les réponses », ajoute Delphine Hainaut.
► Se laisser surprendre par ses questions
Pour certains parents, mettre son enfant au catéchisme, c’est aussi accepter de se laisser surprendre, parfois un peu bousculer. « Moi je ne peux pas l’accompagner, mais je suis émerveillé de voir la richesse intérieure de mon enfant, la profondeur de ses questions, son désir de devenir chrétien. »
Des confidences de ce type, Marie-Dominique Gaïa en a reçu beaucoup. Si les animateurs accompagnent les enfants dans leur chemin de foi, ils tiennent aussi à ne pas laisser les parents de côté. Ombeline Soulier Dugénie aime ainsi faire le lien avec la vie quotidienne et n’hésite pas à proposer aux enfants de petites questions pour réfléchir à la maison. Pour favoriser cet échange en famille, le diocèse de Lille a pour sa part mis en place des temps de catéchèse parents-enfants très appréciés.
► Se faire de nouveaux amis
« Beaucoup d’enfants vont au caté parce que leurs copains leur en ont parlé. Les enfants sont d’excellents témoins », relève d’emblée Delphine Hainaut. Et ils se font très facilement des amis lorsqu’ils sont au catéchisme. C’est en effet autant un temps de découverte qu’un moment convivial, où le jeu tient une place importante. De plus, ajoute-t-elle, « les enfants n’ont pas forcément de lieu où ils peuvent parler d’eux et de leur vie en toute confiance, s’intéresser aux autres, être écoutés. Dans les petits groupes de catéchèse, il y a une vraie fraternité qui se crée ». C’est pourquoi les copains du caté sont si précieux. Le catéchisme permet aussi à des enfants de différents horizons de se rencontrer. « Ça fait le pont entre l’école publique et l’école privée, remarque ainsi Ombeline Soulier Dugénie avec amusement. Et c’est aussi vrai pour les parents ! »
► Apprendre à prier
« Je suis très étonnée du nombre d’enfants, pas forcément chrétiens, qui prient le soir dans leur chambre », témoigne Marie-Dominique Gaïa. Beaucoup d’enfants ont sinon l’habitude, du moins une disposition pour la prière, et ils en parlent plus spontanément que les adultes. Mais la prière nécessite aussi un accompagnement. C’est pourquoi « il n’y a pas de rencontre de caté sans temps de prière », souligne Delphine Hainaut.
Les enfants apprennent ainsi à prier de différentes manières: par la louange, le chant, le silence, l’adoration, les belles célébrations… Ils découvrent notamment la joie de prier ensemble, parfois en lien avec la communauté paroissiale et la messe du dimanche. « Au début, il y a un certain mimétisme, poursuit-elle. Petit à petit, l’enfant va prendre conscience qu’il s’adresse véritablement à quelqu’un. » Le but étant d’aider les enfants, s’ils le désirent, à entrer dans un véritable cœur à cœur avec Dieu et à prier à travers toute leur vie.
► Découvrir le sens de la messe
L’Eucharistie, rappelle le concile Vatican II, est « source et sommet de la vie chrétienne ». Au caté, les enfants sont initiés à ce grand mystère, rassemblant les chrétiens autour de la présence de Jésus. « Tous les ans, il y a une rencontre sur la messe, explique Marie-Dominique Gaïa. On va à la chapelle, on sort tous les objets liturgiques, on explique les symboles, les enfants aiment beaucoup. »
La catéchiste insiste aussi pour que les enfants, et parfois leur famille, participent au maximum : lectures, service de l’autel, musique, processions… « C’est très important qu’ils vivent une rencontre intérieure avec Jésus, mais aussi qu’ils trouvent leur place dans l’assemblée, qu’ils sentent qu’ils sont des chrétiens à part entière dans la communauté. »
► Vivre des temps forts
« L’année prochaine, nous avons prévu de faire un pèlerinage à Notre-Dame-de-Paris ! », s’enthousiasme Ombeline Soulier Dugénie. En plus des rencontres régulières, l’année de caté est généralement ponctuée de temps forts : visite d’un sanctuaire local, retraite dans un monastère, sortie ludique avec d’autres groupes, « bol de riz » pendant le Carême… les initiatives ne manquent pas. Marie-Dominique Gaïa évoque ainsi de belles retraites au monastère bénédictin de Solesmes, ouvertes à tous – « les enfants étaient épatés par le chant grégorien », se souvient-elle – ou encore le Frat, grand rassemblement à destination des collégiens d’Île-de-France « très festif et aussi fort spirituellement, parfois un moment de conversion pour les jeunes ».