Dans plusieurs communes du Finistère, comme à Pleyben, Pont de Buis ou Châteaulin, la flamme de la mémoire a été ravivée en présence des enfants et des jeunes scolaires, cette semaine.
J'étais personnellement présent pour cette cérémonie, à Châteaulin. J'ai été particulièrement heureux des propos de madame le maire, rappelant que le devoir de mémoire n'est pas seulement celui de garder le souvenir d'évènements passés, mais de conserver cette mémoire afin de préserver notre avenir de jours sombres comme ceux que notre pays a connu. J'aurais été tenté de lui suggérer le titre de l'un des tomes des mémoires du Général de Gaulle, "Mémoire d'espoir"...
C'est cela la tradition reçue de la Bible et du Peuple de l'Alliance. Garder mémoire, en liturgie célébrer le mémorial ou selon le mot savant "anamnèse", c'est à dire "anti- amnésie", c'est associer dans l'aujourd'hui de notre vie, la mémoire et l'espérance. Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir, de même un peuple sans espérance ne donne aucun sens au présent qu'il traverse.
Lorsque nous entrons dans le temps de l'avent, nous ne nous contentons pas de nous préparer à une fête de Noël, comme souvenir de la naissance de l'enfant Jésus. Cette fête et le temps de l'avent nous disposent à faire mémoire de la venue réalisée mais toujours en attente du Fils de Dieu, qui vient ainsi inaugurer un Royaume toujours à venir. Prolongement de la fête du Christ-Roi, nous disons avec lui à notre Père "Que ton règne vienne". Ce n'est pas le temps AVANT Noël, mais Noël, "Emmanou-El / Dieu-avec-nous" qui ADVIENT...
Comme les scouts au soir des célébrations "lumière de Bethléem", cérémonie où la flamme venue de Bethléem est portée en signe de paix et de partage, les enfants sont repartis avec la flamme de la liberté.
Fragiles, si fragiles dans leur lampe tempête, la flamme de la liberté comme la flamme de l'Espérance demandent à être entretenues. Tant de vies, tant de prophètes, tant de témoins ont su raviver cette flamme au cœur des obscurités de notre humanité.
A l'image de ces flammes fragiles, la lumière du Christ nous est confiée afin que nous sachions la transmettre, selon cette recommandation adressée aux parents, au jour du baptême :
"C'est à vous, parents, parrains et marraine, que cette lumière est confiée.
Veillez à l'entretenir : que votre enfant, illuminé par le Christ,
avance dans la vie en enfant de lumière et demeure fidèle à la foi de son baptême.
Ainsi, quand le Seigneur viendra, il pourra aller à sa rencontre dans son Royaume,
avec tous les saints du ciel."
C'est encore ce qui est formulé en ouverture de ce premier dimanche de l'Avent :
Donne à tes fidèles, Dieu tout-puissant,
d’aller avec courage sur les chemins de la justice
à la rencontre du Seigneur...
Pèlerins d'Espérance, nous sommes invités à marcher à la rencontre du Seigneur, dans l'espérance joyeuse de sa venue : EN AVENT !
Christian Le Borgne, curé