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In memoriam, Job

 Mignoned,  Eet eo or breur Job an Irien d’an Anaon dec’h, d’ar zul 2 a viz c’hwevrer 2025, e ti-retred Keraodren. Seiz bloaz ha pevar ugent ’oa.

 

Chers amis,
Notre frère Joseph IRIEN est décédé ce dimanche 2 février 2025, à la Maison de retraite de Keraudren à Brest, à l’âge de 87 ans.

 

C'est par ce message que nous avons reçu confirmation de ce que nous savions déjà. Job nous a quitté au soir de la chandeleur. "Maintenant, au Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s'en aller en paix, selon ta Parole"

Bremañ, ô Mestr, e hellez lezel da servicher
da dremen e peoc'h, hervez da bromesa,
rag gwelet o-deus va daoulagad da zilvidigez
an hini bet preparet ganit,
da ziskouez d’an oll vroiou

 

 

L'hommage unanime qui lui est rendu, en Église comme dans le monde bretonnant, notamment chez les universitaires , manifeste tout le travail que Job a produit dans sa vie de prêtre, d'artiste, d'écrivain, de chercheur, de pédagogue, de pèlerin, et tout simplement, d'homme.

 

Je ne peux rappeler ici tous les domaines dans lesquels il a apporté sa contribution, au service de l'Evangile, de la culture bretonne, de son patrimoine, de son histoire, de sa spiritualité, de sa langue, digne héritier du Bleun Brug.

Je ne vais pas non plus évoquer les relations personnelles qui nous ont profondément marqués, Daniel et moi, dans notre ministère de prêtre diocésain. Bien des personnes de la paroisse sont également reconnaissantes dans cette collaboration, par le biais de l'apprentissage des cantiques bretons, des pèlerinages, des conférences.

 

Au nom de la paroisse Sainte Anne-Châteaulin, je voudrais le remercier pour tout ce qu'il nous a apporté, de manière discrète. :

- sa fidélité comme "pardonneur" de la messe en breton, inaugurale du grand pardon de Sainte Anne,  le samedi soir, tant que sa santé le lui a permis, et sa présence le lendemain, comme pèlerin.
- sa conférence sur les origines de la Troménie, et particulièrement sur l'intelligence des évangiles qui ponctuent les étapes de la Troménie de Locronan, en 2019 ; et aussi la conduite de la Troménie pour les bretonnants, le samedi.

- ses conférences sur les sources et fontaines, lors des journées du patrimoine, à Gouezec, et le travail préalable de vérification dans diverses chapelles et fonaines de la paroisse, où j'ai eu la joie de l'accompagner (Saint Coulitz, Lospars, Trois Fontaines, ...)

- sa participation aux rencontres de concertation des équipes de pardons et de chapelles, au Juvénat, ou des sanctuaires diocésains, à Rumengol, cherchant sans cesse à stimuler ce qui est l'âme même des pardons.

Pour nous prêtres, dans des situations particulièrement tendues, il était d'un grand réconfort, avec un bon sens plein d'humour. Je me souviens, lors d'une rencontre, ou un "délégué" fort de son bon droit, soutenait avec désinvolture une ânerie monumentale, clamait avec assurance "c'est ma conception des choses", Job répondait avec un grand rire, en français pour le coup : "C'est une conception qui n'a rien d'immaculée !".

 

  An neb a oar lakaad liou nevez war ar pez a zo koz, hag a zeblant beza ordinal ha divlaz, a gavo e pep digouez peadra da vaga e c’hoant beva. Or sklêrijenn diabarz , maget gand ar garantez, eo an hini a boulz ahanom bemdez da lavared ya d’ar vuez, zokén e-kreiz ar gwasa trubuillou. Eur steredenn a zo bet awalc’h evid lakaad ar Majed en hent. Da bep hini e steredenn. Med evid kavoud anezi e ranker kredi ez-eus anezi, hag he c’hlask, marteze gand sell eur bugel, ’n’eur c’houzoud n’om ket greet evid teñvalijenn eun noz… heb mouez na kloc’h…

Celui qui sait mettre de nouvelles couleurs sur ce qui est ancien, et semble ordinaire et fade, trouvera en toute circonstance de quoi nourrir son désir de vivre. Notre lumière intérieure, nourrie par l’amour, est celle qui nous pousse chaque jour à dire oui à la vie, même au cœur des pires soucis. Il a suffit d’une étoile pour mettre en route les Mages. A chacun son étoile. Mais pour la trouver, il faut croire qu’elle existe, et la chercher avec peut-être le regard d’un enfant, en sachant que nous ne sommes pas faits pour la ténèbre d’une nuit sans voix ni cloche… Nous trouverons de l’aide, si nous le voulons !

Tad Job an Irien

 

Bennoz da Zoue, Job, ha kenavo d'ar Baradoz !

 

 

Christian Le Borgne, curé